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jouer contre

La Mission linguistique francophone relève une désaffection des professionnels du commentaire sportif pour la préposition contre.

Ce phénomène de mode est d'autant plus surprenant que le sport de spectacle est essentiellement constitué d'affrontement. Affrontements de sportifs s'activant l'un contre l'autre ou contre leurs propres limites.

"La France va jouer l'Italie" [ Le Figaro du 29 janvier 2008]. Cette information est trompeuse. Elle est même faussée par la suppression du mot contre. Car la France ne va pas jouer l'Italie (c'est-à-dire faire semblant d'être l'Italie, se prendre pour l'Italie). La France - incarnée par son équipe de football - va jouer contre l'Italie. Et tout faire pour ne pas ressembler à l'Italie !

Ce genre d'approximation syntaxique marque les limites de la liberté de maltraiter la langue, liberté si souvent revendiquée par ceux qui sont simplement inaptes à la traiter avec soin, bien que telle soit leur profession.

[Le verbe jouer possède la faculté de changer largement de sens selon sa construction dans la phrase : jouer quelque chose, jouer à quelque chose, jouer de quelque chose, jouer avec quelque chose, jouer avec quelqu'un, jouer contre, se jouer de, sont autant d'actions différentes. Il n'est pas superflu de préciser sa pensée.]

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Commentaires

Anonyme a dit…
Ne penses tu, que "ce genre d'approximation syntaxique" peut également faire évoluer une langue et être à l'origine de nouveaux usages ?

Je comprends parfaitement la préoccupation des puristes, mais je trouve également que la langue est vivante et il est fort possible qu’il y ait des décennies le même mot « jouer » n’avait pas encore toutes ces modalités sémantiques et ne pouvait pas encore se décliner autant…

Inessa

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