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Articles

Affichage des articles du juillet, 2008

anachronismes lexicaux

L'étude des anachronismes lexicaux dans les dialogues littéraires (romans, scénarios, pièces de théâtre) est un bon révélateur des modes dans le vocabulaire courant. Et notamment, un révélateur des effets des " tueurs sériels " de notre vocabulaire, ces mots qui nous abrutissent par leur pugnacité à s'imposer dans les conversations, à la place du mot juste. Comme on pouvait le craindre, le barbarisme " sécuriser " et les abus de la préposition " sur " n'ont pas épargné les meilleures productions littéraires historiques du moment. Prix Goncourt et Grand prix du roman de l'Académie française, le roman Les bienveillantes du très érudit Jonathan Littell en porte la marque en divers endroits. Ainsi p. 54, deux SS conversent : « Le Generalfeldmarshall nous a ordonné de sécuriser le lieu » - « Bien sûr, je comprends », répond le héros qui, en réalité, n'aurait rien compris à ce barbarisme en 1942 [première occurrence attestée en 196

la bientraitance s'installe lentement

La Mission linguistique francophone constate depuis 2012 la lente progression du néologisme bientraitance , employé dans l'univers de l'action sanitaire et sociale comme antonyme de maltraitance . Cette création peut incommoder par son parfum technocratique ou surprendre par sa nouveauté, mais elle est irréprochable sur le plan étymologique et sémantique. Autrement dit, elle est bien construite et son sens n'est ni incohérent ni obscur. Maltraitance et bientraitance s'inscrivent dans la lignée de malveillance et bienveillance . Faire le mal et faire le bien ; veiller au mal et veiller au bien. Pour confirmer la légitimité de la bientraitance , il reste aux francophones à assurer la vitalité de ce terme dans notre langue, en veillant à ce que son emploi ne soit pas à la fois accaparé et restreint par le secteur sanitaire et social, comme l'est depuis quelques années l'adjectif durable par le discours environnemental (cf. " ville durable "