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Articles

Affichage des articles du juin, 2012

se revendiquer de quoi ?

Dans toutes les langues du monde, la négligence verbale journalistique se mord inlassablement la queue. Le bel animal médiatique est affecté d'une manie qui amuse sans doute, puisqu'on ne la soigne pas. En France, l' Agence France Presse (AFP) possède un redoutable pouvoir de nuisance sur la langue, en raison de la rapidité et du manque de clairvoyance avec laquelle elle propage les déclarations les plus mal formulées, ensuite reprises avec autant de rapidité et aussi peu de clairvoyance par la presse écrite et parlée. Et sans précautions oratoires, à de rares exceptions près. Quel rapport avec la faute de français " se revendiquer de " (sic) ? Nous y venons. Le 22 mars 2012 au petit matin, un ministre de l'Intérieur français [Claude Guéant] déclare qu'un assassin de la région toulousaine " se revendique d'Al QaÏda ". On peut attribuer ce cafouillage verbal à la fatigue consécutive à la supervision d'un assaut contre la positi

accidents graves de voyageurs

La RATP aime bien les circonlocutions, au risque de se prendre les pieds dans le tapis (roulant ?) de la syntaxe et du vocabulaire. " Accident grave de voyageur " est la pire circonlocution qu'on pût inventer et propager par hauts-parleurs sous prétexte d'évoquer à mots couverts une tentative de suicide ferroviaire. Si le voyageur y survit, la langue française en sort gravement accidentée et profondément abêtie. Double faute. Pour commencer, en français, on ne doit pas intercaler un adjectif entre un nom et son complément de nom. Autrement dit, tout bloc de mots de type "fin de soirée" ou "accident de voiture" est insécable. C'est pourquoi en français pas encore vicié par les annonces de la RATP , on dit spontanément un bon chef de service et non "un chef bon de service". Et c'est pourquoi il faudrait dire un grave accident de voyageur , et non "un accident grave de voyageur". Mais il se trouve que cette form