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Articles

Affichage des articles du mars, 2015

procès et décès

L'arrestation d'un terroriste fait disserter les journalistes de la presse parlée sur l'imminence de son procès et sur les décès de ses victimes. Plus leurs voix sont juvénile, plus ces envoyés spéciaux, récitants de bulletins d'informations ou lecteurs de prompteur à la télévision esquintent le mot décès comme s'ils ne savaient pas lire un accent grave [ce qui donne "le D.C ." au lieu du décès], et déforment plus encore le mot procès [ prononciation correcte : pʁɔ.sɛ ] qu'ils prononcent "preaucé". Ils commettent ainsi deux fautes de phonétique (Ô au lieu de O ; É au lieu de È), ce qui est beaucoup pour un mot ordinaire de deux syllabes, dont aucune ne présente de piège orthographique susceptible d'induire en erreur un professionnel de la diction, rétribué pour la justesse de son articulation et de sa prononciation. La Mission linguistique francophone attire donc l'attention des jeunes juristes, des jeunes professionnels de

dates (de concert ou de spectacle)

On appelle métonymie l'effet de style consistant à employer un mot à la place d'un autre quand cet autre terme n'en est pas synonyme mais l'évoque par un rapprochement que peut facilement opérer la pensée. Ainsi, " Paris et Alger sont en froid " constitue une métonymie de " la France et l'Algérie sont en froid " ou de " les gouvernements français et algériens sont en froid ." Avec le mot dates employé seul mais au sens de " dates de concert " ou " dates de spectacle " ou " dates de tournée " ou encore à la place des noms de villes étapes d'une tournée, le monde du spectacle et des médias use et abuse d'une métonymie pleine de banalité et de préciosité, dans des phrases comme :  " j'ai fait trente dates avec Mick " ou " les dates au Brésil seront surtitrées en portugais ". On s'abstiendra de cette frime de faux initié réellement snob, en parlant clairement et sans

la crise n'est pas près de finir

Quiconque croit juste de dire "la crise n'est pas prête de finir" au lieu de " la crise n'est pas près de finir " se met le doigt dans l'œil ; ou plutôt, la langue... Et contrairement au gecko de Nouvelle-Calédonie, pas pour voir y plus net de près ni de loin. Car dans toutes les langues dont la nôtre, les adverbes sont massivement invariables*. Y compris les adverbes loin et près . L'idée fausse selon laquelle l'adverbe près posséderait la faculté extraordinaire de s'accorder en genre, et donc d'être tantôt masculin tantôt féminin, s'est pourtant incrustée dans certains esprits, notamment ceux de trop nombreux professionnels des médias parlants.  En dépit de longues années d'études de la langue française et de leur métier d'artisans de cette langue, des locuteurs professionnels de la télévision et de la radio perçoivent l'adjectif prête comme le féminin de l'adverbe près , puisqu'ils ne craig