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Affichage des articles du décembre, 2018

naming

Les polyglottes s'esclaffent devant certaines bévues lexicales francophones, comme " le nommage ". Cette création malhabile est un néologisme québécois supposé traduire l'anglais " naming " [littéralement : acte de donner un nom]. Or, l'anglais naming se traduit parfaitement à l'aide de termes irréprochables inscrits depuis des siècles dans la langue française. Selon le contexte, l'un ou l'autre de ces mots fait l'affaire : désignation, appellation, dénomination, intitulé, ou même onomastique . "Défendre sa langue pour la protéger ou restaurer sa prétendue pureté originelle me répugne. Se résigner à ce qu’au fil des jours sa langue soit défigurée par de petits et grands outrages déclenche néanmoins en moi de petites et grandes colères." Jean-Marie Borzeix , Les carnets d’un francophone . Éditions Bleu Autour, 2006 (p 42). CLIQUEZ ICI POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE

colère légitime

En France, le lieu commun concernant les manifestants appelés gilets jaunes consiste à les décrire comme liés par une même  colère . La colère de ces manifestants étant présentée - par eux-mêmes autant que par les commentateurs et les politiciens - comme éminemment respectable, et même qualifiée de  colère légitime , selon la formule rapidement devenue une précaution oratoire de rigueur. Les francophones à l'ouïe sensible entendent là un abus de langage périlleux. Car la définition du mot colère , ici puisée dans le dictionnaire Le Robert, ne laisse pas de doute sur le caractère déplorable de toute colère, fut-elle provoquée : " Mécontentement violent et passager qui s'accompagne d'agressivité ". Les manifestants qui se désolidarisent des violences commises ne peuvent que renoncer à l'invocation d'un droit à la  colère . Puisque la colère est violence. Sur les Champs-Elysées et alentour, dans le feu et le saccage, bref dans la violence, on a vu