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demander à ce que

En France, on commence à entendre dire "je demande à ce que". Et même : "il faut vérifier à ce que" (pour il faut vérifier que) et "ça va permettre à ce que" (pour ça va permettre de).

Cette difformité grammaticale majeure est capable d'affecter aussi bien un colonel de pompiers s'exprimant au micro de France Inter qu'un premier adjoint de la mairie de Paris (notre photo) intervenant dans le journal de France 3.

L'Académie française, elle aussi, a relevé cette fâcheuse apparition et en cerne mal l'origine dans l'esprit des orateurs ne sachant plus dire simplement et correctement "je demande que" ou "je vérifie que".

Ce télescopage fautif est peut-être le résultat de l'amalgame entre deux tournures correctes : je demande à [je demande à être informé] parasité par une dose de je demande que [je demande que l'on m'informe].

On peut aussi supposer que cela résulte d'une interférence entre "demander que" et "veiller à ce que" [constructions correctes], dans la mesure où ce que ces orateurs demandent que l'on fasse est toujours un peu de veiller à ce que ; et dans la mesure où ce qu'ils veulent vérifier ou faire vérifier consiste toujours à s'assurer que l'on ait bien veillé à ce que.

Au lieu d'une hypertrophie syntaxique, ce serait alors la contraction stylistique de je demande que l'on veille à ce que, compacté par mégarde sous la piètre forme "je demande à ce que".

Quoi qu'il en soit, c'est une malformation caractérisée, à éradiquer et non à imiter.

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