" Les températures sont reparties à la baisse ". Voilà comment une préciosité de la langue des chroniqueurs boursiers apparue dans les années 1980 (" le cours du dollar est reparti à la hausse ") influe sur le climat actuel de la langue française. La Mission linguistique francophone émet un avis de tempête sur les justes locutions en baisse et en hausse dont le naufrage est en vue, noyées sous les torrents de " à la baisse ", " à la hausse ". Cette substitution fautive est issue de la vaine adjonction du verbe "repartir", causant le tic journalistique "sont repartis à la hausse" au lieu du simple " sont en hausse". Comme si toute baisse et toute hausse avait une précédente baisse ou précédente hausse mémorable dont il fallait faire état pour ne pas oublier que ce qui grimpe avait chuté après avoir déjà grimpé, déjà chuté, etc. Le verbe "repartir" est ensuite sous-entendu, et il ne reste que ce...
la langue est vivante, veillons ensemble sur sa santé