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Articles

Affichage des articles associés au libellé phonétique

les liaisons agonisent

Chacun admet que " deux ans " ne se prononce pas deu' ans ( hiatus ) mais deu' z' ans  ( liaison euphonique ). Cette qualité instinctive de notre prononciation est mise à mal par les médias parlés de France, qui ont amplifié depuis un quart de siècle la surprenante mais fulgurante disparition des liaisons entre les adjectifs numériques (deux, vingt, etc) et les euros . Ce point de départ de "l'épidémie" de nécrose des liaisons fut instillé par les commerçants dès l'an 2000, annonçant les prix comme si la toute nouvelle unité monétaire euro s'écrivait avec un H aspiré. Ce qui donna "di euros" ; au lieu de dix euros, naturellement lié comme dix ans ou dix autres . France 5, l'intéressante "chaîne du savoir" (ce fut son slogan), a poursuivi ce travail de sape, en nous créant à partir de 2007 une pénible ribambelle de titres d'émissions à graphie ostensiblement défaillante, sur le principe de C à dire (sic) au ...

de et deux, se et ceux, que et queue

Queue s'est-il passé [QUE s'est-il passé] ? Un nouveau juge ceux saisis du dossier [SE saisit du dossier]  et l'enquête ceux concentrent maintenant    [SE concentre maintenant] sur le fils. Deux nouveaux entendus [DE NOUVEAU entendu] , il nie toute implication. " (Jean-Marc Morandini). Comme, hélas, la majorité de ses collègues de l'audiovisuel francophone de France (ce n'est pas le cas partout ailleurs), cet animateur de télévision, dont le métier est pourtant d'abord de nous parler de façon distincte, ne parvient pas à respecter la différence importante entre les sons "E" ( comme dans ME) et "EU" ( dans FEU). Il ne semble pas entendre les différences majeures entre cela et ceux-là , entre de moi et deux mois , entre deux nouveaux et de nouveau , entre Que de poissons !  et queue de poisson , entre se saisit et ceux saisis , entre  je et jeu,  ni me et meuh... Pourtant, cette distinction phonétique n'est ni négligeable...

d'est en ouest (Ouest-e France et l'est-e du pays)

" Orages sur l'est-e du pays ." Chacun a pu remarquer que les orateurs professionnels francophones parvenaient sans peine à prononcer le duo de consonnes "-ST-" [ st ade, hi st oire, compo st ] à l'intérieur d'un mot, mais qu'il semblait être au-dessus de leurs forces de le prononcer correctement en fin de mot, c'est-à-dire sans y ajouter un -E fictif. C'est ainsi que l'est de l'Europe devient " l'est-e de l'Europe ", et tout à l'avenant. Il en va de même pour les trios de consonnes "-STN-" [ po stn atal ], "-STF-" [ Oue st-F rance ] et "RCD" [ Pa rc d es Princes ] rarement énoncés par les orateurs professionnels sans l'ajout d'un -E qui n'existe pas [ poste-e-natal , Parc-e des Princes, Ouest-e-France ]. Il est vrai qu'articuler le phonème "-STD-" n'est pas naturel aux francophones, tandis que les anglophones y arrivent sans peine et sa...

adorés et adoraient ne sont pas homophones

• Mes parents adorés, regardez les étoiles. • Mes parents adorés regardaient les étoiles. • Mes parents adoraient regarder les étoiles. Depuis plus de trente ans, un lourde et très négligente tendance du style oratoire médiatique consiste à ne plus prononcer correctement les sons Ê en fin de mots (comme dans  épais , benêt, Morlaix  ou  Manet ). Cette renonciation ne permet plus de distinguer laquelle des trois phrases ci-dessus est prononcée, puisque adorés et adoraient, regardaient et regarder  sont à tort prononcés de façon exactement semblable. Les terminaisons - ais , - aient, -ez, -er, és, êt, -et (jouet) ou -ée (jouée) ne sont pourtant pas homophones [contrairement à regardez/ regarder / regardé dont la prononciation correcte est rigoureusement la même]. Une génération montante d'orateurs professionnels [journalistes, enseignants, politiciens, comédiens, avocats] ne ne parle plus des faits (double son Ê) mais  "dé fées" . Et prononce parquée de do...

motif utile ou motif futile ?

Certains s'interrogent sur l'utilité de prononcer clairement en français les consonnes redoublées : i mm obile, i mm ense, i mm ature, i mm oral, a ll usion, i ll ogique, etc. Si un professionnel de la parole dit " i-mobile " ou " i-mense " au lieu de [ im-mobile ] ou [ im-mense ], tout le monde le comprendra. De même pour les "fautes d'orthographe sonores" suivantes : ilogique, imature, alusion, imoral , etc. Soumis à ces imprécisions phonétiques dans les médias parlés, nombre de locuteurs francophones perdent graduellement l'habitude de redoubler les consonnes, préférant l'économie d'effort articulatoire à la clarté de leur diction. Cette habitude de paresse s'étend à la prononciation de deux sons consonnes identiques qui ne sont pas au cœur d'un mot, mais se répètent en fin et en début de mots : baobaB Brûlé , par exemple. Certes, il est rare de parler de baoba b b rûlé, de cla m m agnifique, de la c c linquant, ou d...

les nouveaux Incroyables

À la fin du dix-huitième siècle, il y eut en France des excentriques des deux sexes qui se plaisaient à ne pas prononcer la consonne R. On les appelait les Incroyables [" Inc'oyables "] et les Merveilleuses [" Me'veilleuses "]. Cette toquade phonétique dura dix ans et passa de mode. La fin du vingtième siècle a vu apparaître de nouveaux Incroyables qui se plaisent, eux, à ne pas prononcer le son Ê en fin de mot [comme à la fin de sifflet ] et le transforment en son É [comme à la fin de sifflez ]. Trente ans après, leur toquade dure encore et s'amplifie même. Ces partisans de la transformation du son Ê terminal se comptent aujourd'hui par millions [1] . Ils revendiquent d'être sont sourds à la musique des phonèmes francophones. À les entendre, leur langue n'est pas le  français  mais le  francé  (sic). Ils nous racontent ce qu'ils faisez (sic) au lieu de ce qu'ils faisaient ; entre la main et l'avant-bras, ils ont des...

l'arque de triomphe

Pendant 212 ans (soit depuis 1806), l'Arc de triomphe de la place de l' Étoile à Paris s'est appelé Arc de triomphe, et tous les Francophones l'avaient toujours appelé Arc de triomphe. Depuis le 1er décembre 2018 exactement, les choses ont évolué. La plupart des jeunes journalistes de la presse parlée et audiovisuelle l'ont rebaptisé Arque de triomphe. Ou peut-être Art-queue-de-Triomphe Les locuteurs moins jeunes et moins sourds à leur propre langue, eux, se reconnaissent à ce qu'ils continuent à parvenir à prononcer correctement Arc de triomphe. Mais pour combien de temps encore ? On sait quelle est la force du suivisme et de la négligence phonétique. Le même suivisme et la même négligence qui nous donnent les prononciations médiatiques  ex-e-femme  au lieu de  ex-femme ,  ils voulez  au lieu de  ils voulaient  ou  ôrange  au lieu d' orange  (avec un  o  bien ouvert comme dans  or,  puisque l'o...

phonétique et syntaxe au JT de France 2

Au journal télévisé vespéral de France 2. " L'an dernier, un élève braquait son professeur avec un pistolet ". Non : ce charmant élève a braqué un pistolet sur son professeur , et non braqué un professeur avec un pistolet... La voix off de ce reportage poursuit : "Deux mains, etc". Or, il va s'avérer qu'il ne s'agit pas de deux mains mais de demain . La différence entre le son -eu- de feu ou vœux et le son -eu de peur et cœur , cette nette précision sonore qui distingue pareillement deux mains et demain ou jeûne et jeune ? La voix off s'en tape. Sujet suivant, sur un échouement en Corse. Autre voix off pour cet autre reportage. La voix d'un homme jeune nous parle des "garde-cotte" et de "la zonne", au lieu du garde-côtes et de la zone . Un accent régional qui l'empêcherait de prononcer correctement les sons Ô fermés ? Pas du tout, puisque ce même récitant nous parle des "r ô chers" au lieu des...

les misères du son Ê en fin de mots

"Vous aviez dit que vous ne feriez plus d'interviews du 14 juillet, que c'étez terminé."   (Léa Salamé, journaliste interrogeant le président de la République française, 14 juillet 2020) Dès son entrée en matière, cette intelligente locutrice professionnelle dépourvue de tout accent régional, promeut une envahissante coquetterie de la diction médiatique : la préciosité articulatoire par laquelle les terminaisons de étiez et était  ne sont plus différenciées. Et cela au détriment du son Ê, déformé en son É.  Ainsi, lait et laid deviennent-ils lé . Et ainsi la prononciation de nos verbes au conditionnel et à l'imparfait devient-elle plus qu'imparfaite... Les sons -AIS, -AIT et -AIENT, très caractéristiques de ces temps de conjugaison, sont trahis comme par des illettrés qui croiraient bon de les réécrire à leur guise : "je voudré vous voir, tu été parti, elles pleurez de rage". Ce que Mme Salamé prononce ici C'ÉTEZ (ou SÉTEZ ou C...

liaisons mal t'à propos

"Des ex-e-z'employées municipales l'accusent."   (un journaliste de BFM TV, flash-back de mai 2011 concernant la pratique de la réflexologie par Georges Tron, ministre démissionnaire) La foule des professionnels de la parole qui pratiquent la paragoge ne cesse de grossir. La paragoge consiste à prononcer une voyelle qui n'existe pas. Cette faute de phonétique était autrefois réservée aux enfants en bas âge et aux accents méridionaux emportés par leur fougue chantante. Lorsque le journal Ouest-France devient " Ouest'e-France ", il y a paragoge. Quand l' ex-femme devient ex'e-femme ou quand l' expatrié devient ex'e-patrié , il y a paragoge. Et quand un commentateur professionnel de l'actualité politique nous parle des accusatrices d'un ministre démissionnaire en les désignant, non pas comme d'ex-employées municipales ni, par paragoge, comme des "ex'e-employées", mais carrément comme des "ex...

de l'enfance à l'enfonce

Après l'éviction du son " -ê- " en fin de mots, remplacé par le son " -é- " ( sifflet devenant sifflé ; j'avais devant j'avez ), et la perte de distinction entre le " -o- " ouvert (o de bol ) et " -Ô- " fermé (o de beau ), le style oratoire médiatique de France nous apporte maintenant la mutation du son " -en- " en son " -on- ". Dans la bouche de l'excellente Fabienne Sintès comme celle de la chatoyante Léa Salamé (Radio France), par exemple, enfance devient on fonce ; pente devient ponte ; l'attente devient la tonte , etc. Pour comprendre ce phénomène apparu en France peu avant 2010, il faut savoir que la prononciation de la nasale " -on- " demande un tout petit peu moins de travail musculaire que la prononciation de la nasale " -en- ". L'économie d'effort est certes négligeable, mais elle suffit au mieux-être des orateurs enclins à cette paresse articulatoire. La Mi...

l'orange et le viol

En France, on entend de plus en plus souvent les professionnels du micro nous prononcer la voyelle "O" comme si elle était ornée d'un accent circonflexe, dans des mots où elle en est pourtant dépourvue. Ainsi les journalistes de la presse parlée - dont l'art de prononcer de manière irréprochable devrait être une compétence première - évoquent-ils les déboires d'une entreprise dénommée Orange , comme s'il s'agissait de l'entreprise Aurange ou Ôrange . Plus tard, ils vous parlent de " viôlences " ou de " viaulences ", à charge pour nous de comprendre qu'il s'agit de violences . Ils évoquent ensuite une série de viols et le prix de l' or , mais cette fois-ci sans déformer la voyelle "O" d'aucun de ces deux mots. On peut s'étonner de cette incohérence. Le viol est une violence : la racine de viol et de violence est la même et la prononciation de leur syllabe commune ne doit différer en rien. L'or...

veaux-l'ail (et autres chimères phonétiques)

Au journal télévisé de France 2*, une bonne nouvelle économique nous est annoncée : tel grand groupe rachète telle usine en faillite, sauvant ainsi deux cents emplois. Hélas, cette bonne nouvelle s'accompagne d'une autre, désastreuse : la journaliste qui relate cette information est payée pour massacrer la langue française aux heures de grande écoute et sans vergogne. Dans sa bouche, en effet, les volailles conditionnées dans cette usine deviennent des veaux -l'ail (sic). Et nul ne la corrige. La presse écrite, parce qu'elle est lue, traque sans merci les fautes d'orthographe dans ses articles. D'où vient que la presse parlée, alors qu'elle est écoutée, ne traque pas sans merci les fautes de prononciation de ses journalistes ? La Mission linguistique francophone rappelle charitablement aux rédacteurs en chef, journalistes et présentateurs de tous les médias parlés que le mot volaille est dépourvu d'accent circonflexe. Et que les orateurs profes...

ponctions et pensions de retraite

Au soir du 5 décembre 2019, journée de grève dans ce pays francophone, un grand débat est diffusé sur la chaîne française de télévision publique France 2 autour de la réforme des retraites. Son animatrice s'inscrit dans un courant de diction transformant depuis peu les sons " en " ou " an " en son " on ". Quand on ne le sait pas, on croit dur comme fer l'entendre parler répétitivement des " ponctions de retraite ". Car notre cerveau a cette faculté magique de rétablir instinctivement du sens lorsqu'il entend un mot qui en est vide. Or, l'animatrice nous parlait en fait des "ponsions de retraite", ce qui est vide de sens. Comme elle plaçait l'accent tonique sur la première syllabe, dans le pur style oratoire journalistique et à l'inverse de la prononciation naturelle du français, notre cerveau a naturellement considéré comme important le son accentué, à savoir le son " pon ". D'où la recherche de...

Mbappé ne s'appelle pas M-Bappé

La prononciation correcte du patronyme camerounais Mbappé ne tend aucun piège. Les journalistes de France et de Navarre s'en inventent pourtant un, et le prononcent majoritairement de façon fautive, en créant une séparation fictive entre la consonne M et les autres lettres. Ce qui donne l'étrange lecture "Êm' Bappé", qui est une absurdité comme le serait "Êss' Tendhal" au lieu de Stendhal, "Zêd Idane"" au lieu de Zidane, ou "Tom Cé Ruise" au lieu de Tom Cruise. Si les professionnels de la parole ont du mal à articuler la succession de consonnes - mb -, ils peuvent s'y exercer en répétant sans la moindre difficulté : " sa mba pé rilleuse sans Mba ppé rieur ". Ou encore : " je m'bats  contre Mba ppé", puis " Mba ppé m'bat ", et finalement "si tu m'bats , je m'ba rre !" PS : L'articulation subtile d'un M directement accolé à un B, nous la réussissons sa...

elle s'élevait avec Beaumarchais

Eh ! Voilà : de négligences articulatoires bénignes en confusions sonores moins bénignes, les distorsions de sens radicales sont là. " Elle s'est levée avec lui " nous dit ce matin une voix de radio. Bon, pourquoi pas. Pourquoi pas ? Parce qu'aussitôt, le contexte nous fait comprendre que l'oratrice médiatique voulait dire autre chose : elle ne s'est pas levée avec lui,  " elle s'élevait avec lui " ! Par un esprit de contradiction phonétique qui est la nouvelle préciosité langagière de la génération montante,  "- vait " devient "- vée " ; et inversement, " s'é- " devient " s'est ". Nul accent n'est donc en cause, juste une interversion systématique en voie de généralisation aujourd'hui, en France, entre les sons É et Ê. Des nouvelles des gilets jaunes à Paris ? Tous les journalistes de presse parlée nous les situent boulevard "Beau marché" au lieu de "Beaumarchais...

l'aphone éthique radiophonique : à quoi bon savoir prononcer ?

Pas de différence subtile à faire entendre dans les médias parlés entre voyelles voisines mais distinctes et porteuses de signification précise ? Si. Poignet ou  poignée ; épais ou  épée ; archet ou  archer ; tirez ou  tiraient, râblé ou  Rabelais ; entrait ou  entrée ; côte ou  cote ou cotte ; de moi ou  deux mois ; cela ou  ceux-là ?  La justesse phonétique n'est pas la marotte d'auditeurs râleurs mais la compétence première d'un journaliste ou animateur de radio. C'est même son devoir s'il œuvre dans le service public. Voilà pourquoi on attend légitimement d'un journaliste de la presse parlée spécialiste de la Pologne s'exprimant sur France Info et France Inter, qu'il sache parler en français de la Pologne et de ce qui la concerne. À commencer par la prononciation correcte du nom de ce pays et de celui de ses habitant. Or, si l'actuel sympathique correspondant de Radio France en Pologne , de langue maternelle f...

une grille descellée

«   Une grille a été décelée au sous-sol de l’Art que de Triomphe  » nous répète d'heure en heure telle journaliste de France Inter, puis de France Culture, puis de France Info. À charge pour nous de comprendre qu’une grille a été descellée et non décelée.  Et qu’on nous parle bien du célèbre Arc de Triomphe  (et non "arc-que de triomphe") dont la prononciation correcte n’a posé de problème à personne pendant deux siècles mais se dégrade partout en France depuis quatre mois, et à grande vitesse, le suivisme médiatique battant son plein dans la ressassement de la  paragoge  ''arc-que de triomphe"  [qui rejoint les indécrottabes "parc-e des princes" / "ouest-e du pays", et les plus récents "ex-e femme", "post-e natal", etc]. En France, contrairement à d'autres pays francophones, c'est sans doute la grille des programmes de l'audiovisuel public qui est mal scellée puisqu'elle ne comprend aucune é...

cote à côte

Est-ce un jeu ? Le même journaliste d'une station de radio nationale française d'information en continu prononce "CÔTATION" au lieu de " cotation " [en bourse], et "COTTES bretonnes " au lieu de " côtes bretonnes ". Ce professionnel de la langue parlée fait entendre un accent circonflexe là où il n'y en a pas, et omet de le prononcer là où il y en a un. Ce tour de passe-passe dans une même bouche prouve que le prétexte de l'accent régional, censé rendre inapte à prononcer certains phonèmes , ne tient pas. Et qu'il s'agit tout simplement de fautes de phonétique non rectifiées, exactement comme il existe des fautes d'orthographe non corrigées. Sans doute l'étude du grec - ou simplement une courte leçon sur l'alphabet grec - devrait-elle être introduite dans la formation des journalistes de l'audiovisuel. Ainsi ces professionnels de la parole apprendraient-ils que le son Ô fermé (comme dans " tôt ...

les preuves et l'épreuve

À l'instar de l'acheteur de meubles suédois qui doit construire son achat de retour chez lui, le francophone de France et de Navarre devient toujours plus fréquemment obligé par les médias parlés de remettre en forme à ses frais le français approximatif déversé dans ses oreilles. Mais sans que la notice lui soit fournie... Voici un exemple parmi des millions. Dans un entretien radiophonique, un ancien ministre effare les auditeurs un peu attentifs par cette absurdité : " l'épreuve des chiffres ne résiste pas à l'analyse " (sic). Phrase totalement inepte, chacun en conviendra. Sans doute cet orateur professionnel voulait-il affirmer, en réalité, que les chiffres ne résistent pas à l'épreuve de l'analyse, autrement dit que les chiffres ne résistent pas à l'analyse tout court ? Non, ce n'est pas encore ça. En fait, il se trouve que M. le ministre ne sait simplement pas prononcer les sons de sa propre langue : ce n'était pas l'é pre...