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Affichage des articles du juin, 2019

contre la montre, le féminin doit toujours l'emporter

L'expression " contre la montre " est un complément de manière créé au vingtième siècle par le vocabulaire sportif pour préciser la nature d'une course, d'une épreuve de vitesse. Chaque concurrent s'y élance seul. Il ne peut donc pas jauger la performance sportive qu'il est en train d'accomplir selon son avance ou son retard sur un adversaire ou un groupe autour de lui, par exemple un peloton de coureurs cyclistes. Pour doser son effort vers un exploit victorieux, il ne peut se fier qu'à l'écoulement du temps. Il n'a d'autre adversaires que ses propres limites physiques ; mesurées par l'allongement de la durée de son tour de force. Seules l'aiguillonnent les aiguilles d'une montre. Cette notion imagée de course menée contre une montre, puis contre " la" montre (par emphase), a enrichi notre langue de façon savoureuse et irréprochable. Inversement, la substantivation de ce complément de manière en un nom commun a

après la numéro un, voici la numéro une

Les commentateurs sportifs francophones sont connus pour leurs multiples entorses à la langue française. Parfois, ils vont jusqu'à en déchirer les ligaments, comme dans l'expression " la numéro un mondiale " (sic). Créée en France pour la joueuse de tennis Amélie Moresmo , cette expression fautive est maintenant appliquée sans relâche à toute championne du monde. Elle se décline à des échelons inférieurs [" la numéro un française ", " la numéro un de notre club "] et dans d'autres secteurs que le sport [telle entreprise est " la numéro un mondiale "]. Cette coutume nouvelle viole une règle élémentaire de notre langue : un mot féminin doit avoir un article féminin [ la femme et non le femme ], un mot masculin exige un article masculin. Sans exception aucune. Robert est une personne charmante, Robert n'est pas un personne charmant. Donc Amélie n'est pas une numéro un. Numéro étant un mot masculin, et non un adjectif vari