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Affichage des articles du octobre, 2020

colocataires

On a pu constater après l'an 2000 une tendance à la féminisation erronée du mot colocataire , transformé à tort en " colocatrice " (sic). Alors même que personne ne songe à parler d'une " locatrice " au lieu d'une locataire.  Cette tendance est en légère régression. On peut espérer sa disparition. Car la désinence -trice est le féminin de la désinence -teur , et d'elle seule. Un lecteur, une lectrice ; un inspecteur, une inspectrice ; un dessinateur, une dessinatrice . Mais les mots se terminant par -aire , eux, ne varient pas du masculin au féminin ! Un propriétaire n'a pas pour homologue une " propriétrice ", mais une propriétaire ... De même pour adversaire, récipiendaire, milliardaire, millionnaire ou locataire qui peuvent être masculins ou féminins. Le sachant, un locataire et sa colocataire vécurent heureux et eurent beaucoup de petits colocataires. Mais pas une seule "colocatrice"... CLIQUEZ ICI POUR ACCÉDER

chefs cuisiniers et chefs cuisinières

Pourquoi le néologisme " cheffe cuisinière ", que l'Académie française vient d'entériner très à contre-cœur et donc bien à tort, est-il instinctivement perçu comme difforme par la majorité des lecteurs du français ? En raison de sa féminisation ? Pas du tout. Ou pas directement. Chef cuisinière est irréprochable. Mais la variante "Cheffe" heurte le sentiment linguistique francophone en raison de l'incongruité de sa graphie. La transformation du -ef terminal de chef en ce lourd -effe terminal de "la cheffe" est vain, puisqu'il suffit de former la féminisation sur le modèle de la nef en écrivant sobrement : la chef . Cette féminisation mieux inspirée ne se calque pas par erreur sur le modèle de '' la greffe '' au lieu de " la nef ". Pourquoi par erreur ? Parce les adeptes de cette lourdeur n'ont pas vu que " la greffe " n'était pas le féminin d'un quelconque "le gref" ! Plus

compter de zéro à sans

Sans aucun doute, " zéro doutes " et " zéro défauts " ne sont pas sans défaut. Au gré d'un infantilisme langagier indéniable, le marketing a un jour remplacé la préposition " sans " par le nombre " zéro ". Pour vendre, par exemple, du " Coca-Cola zéro sucres ". Avec un S de pluriel fautif à " sucres ", comme si zéro était un nombre supérieur ou égal à 2, quantité minimale exigée pour un pluriel. Ou plutôt, comme si zéro devenait la nouvelle préposition exprimant l'absence, en lieu et place de sans. Or, contrairement au chiffre zéro, l'irremplaçable terme sans est seul apte à être suivi d'un pluriel. En effet, la notion d'absence qu'il exprime ne coïncide pas forcément avec un singulier. Prenons cet exemple : " sans enfant " ou " sans enfants " ? Réponse : les deux. Car un couple sans enfant demandera à ses amis de venir sans enfants. Ce couple n'a pas d'enfant, p

confinement : chez soi, chez nous, chez vous, chez eux

Alerte à la faute de syntaxe dans le texte de l'annonce télévisée du gouvernement français à l'attention des enfants et adolescents, concernant le confinement à domicile. Elle se conclut par : " Il faut tous rester chez soi " (sic). Non. Car soi est le pronom d'un singulier indéfini, et non d'un pluriel comme tous . Pour respecter la grammaire élémentaire de notre langue et le sens de ce message, ce " tous " impératif ne peut s'analyser que comme un synonyme de nous , vous ou ils. Ce qui se conjugue ainsi :  "il NOUS faut TOUS rester à la maison" donc chez NOUS" ; "il VOUS faut TOUS rester à la maison" donc chez VOUS" ; "il LEUR faut TOUS rester à la maison" donc chez EUX". Pas trace de ON, donc pas de place pour SOI.   L'erreur se corrige facilement en supprimant TOUS, ce qui restitue au moins à l'ensemble concerné son caractère indéfini, sinon singulier : " Il

influenceuse, influenceur

Ce malheureux jeune homme, emporté par une surdose de produit stupéfiant à 17 ans, était " influenceur beauté ". Par ce charabia juxtaposant deux termes sans lien syntaxique, il faut comprendre qu'Ethan prodiguait aux internautes des conseils de maquillage et de coiffure.  Telles autres personnes seront " influenceuses voyages "si leur activité consiste à vous rendre désirables des destinations touristiques, par la publication sur internet de leurs propres séjours là-bas. Les destinations en question les rétribuent en retour, directement ou indirectement, Influenceurs ... Quel intitulé de fonction... Quel concept affligeant... Il suppose que nous aurions besoin des services de personnes dont le métier ne serait pas de nous conseiller, nous orienter ni nous aider, mais plus insidieusement de nous "influencer". Ce nom de métier résonne comme une revendication anti-darwinienne : c'est fini, l'homme ne descend plus du singe mais du mouton d