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chefs cuisiniers et chefs cuisinières

Pourquoi le néologisme "cheffe cuisinière", que l'Académie française vient d'entériner très à contre-cœur et donc bien à tort, est-il instinctivement perçu comme difforme par la majorité des lecteurs du français ? En raison de sa féminisation ? Pas du tout. Ou pas directement.

Chef cuisinière est irréprochable.

Mais la variante "Cheffe" heurte le sentiment linguistique francophone en raison de l'incongruité de sa graphie. La transformation du -ef terminal de chef en ce lourd -effe terminal de "la cheffe" est vain, puisqu'il suffit de former la féminisation sur le modèle de la nef en écrivant sobrement : la chef.

Cette féminisation mieux inspirée ne se calque pas par erreur sur le modèle de ''la greffe'' au lieu de "la nef". Pourquoi par erreur ? Parce les adeptes de cette lourdeur n'ont pas vu que "la greffe" n'était pas le féminin d'un quelconque "le gref" ! Plus irréfléchi encore : contrairement à leurs préjugés, la terminaison -effe n'est pas féminine par nature, comme en atteste le greffe du tribunal !

On débarrassera donc sa table de "la cheffe" pour mieux se régaler de la chef. Ce genre de simplicité est la clef (autre féminin terminé par -ef) de l'intelligence de notre langue.***

***L'Académie s'honorera de reconnaître avoir eu tort de céder aux pressions des fétichistes du -e terminal comme marque militante de féminité orthographique. Une position irrationnelle, puisque "la valeur" et "la sœur" sont dépourvues de -e terminal, tandis que "le père" et "le maire" en sont pourvus...

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