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"sur" : la préposition qui tue


L'invasion de la préposition "sur", phagocytant toutes les autres, est assurément le plus grand fléau d'appauvrissement qui ait frappé la langue française en France depuis un quart de siècle.

Excellent locuteur, généralement au-dessus de toute critique langagière, l'académicien des sciences morales et politiques et éditorialiste français Alain Duhamel s'y laisse piéger à l'occasion :

"Nous sommes toujours sur la même difficulté."
 
(CNEWS, 1er juillet 2020)

La préposition sur est ici employée à tort à la place de :

face à la même difficulté
devant la même difficulté
confrontés à la même difficulté.

Autre éventualité : on note que les tournures "vous êtes sur" ou "on est sur" ou "nous sommes sur" sont désormais de banales calamités devenues synonymes du démonstratif "c'est". Le gallicisme qu'on supposait irremplaçable est détrôné. Porté par cette tendance qui ne l'eut pas effleuré il y a encore dix ans, M. Duhamel a pu vouloir dire :

c'est toujours la même difficulté".

Plutôt qu'écrire un long article pour convaincre le monde francophone de tout faire pour décontaminer sa langue de ces "sur" purulents, nous nous arrêterons là : les grandes douleurs sont muettes.

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Commentaires

Pierre a dit…
Très français ce "sur", peu belge...
Miss LF a dit…
Vive la Belgique, donc !

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