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Articles

Affichage des articles du 2019

le français est-il en danger ?

" Le français est-il en danger ?" Telle que posée par Mmes Candea et Véron, duo de conférencières militantes de la dégradation active du français au nom de la liberté des opprimés, c'est une question tendancieuse et sophiste, visant à ridiculiser quiconque s'attache à la vitalité de cette langue plutôt qu'à sa dislocation et son atrophie. > Le français est-il en danger parce que les orateurs professionnels (journalistes, politiciens, pédagogues) ont récemment perdu l'usage d'une soixantaine de qualificatifs précis, tous remplacés par " compliqué " ? > Le français est-il en danger parce que " sur " a supplanté en vingt ans toute autre préposition ; et ainsi phagocyté trente finesses de sens ?     > Le français es-il en danger parce que des amateurs de sophismes peuvent se faire mousser à expliquer que c'est pas grave, cet appauvrissement massif ? Oui bien sûr, si le pouvoir leur est confié d'inciter à cet appauvriss

l'intelligence des mots : bientôt un oxymore ?

Sans plaider pour notre propre parcours de matheux, nous avons tenté en Sorbonne de faire admettre que la distinction entre élèves matheux et littéraires n'était pas pertinente en matière d'évaluation scolaire et professionnelle de l'intelligence rationnelle . Car la vraie différence est entre les esprits rigoureux ou non, que leur logique se soit aiguisée par le juste maniement des signes mathématiques ou linguistiques. Encore faut-il qu'elle se soit aiguisée avant l'accès aux postes les plus en vue du journalisme. Cela seul pourra épargner aux masses placées devant le journal télévisé de TF1 d'entendre par exemple, en guise de lancement de sujet, cette perle d'absence de rigueur logique dans le maniement du français :  " Xavier Dupont de Ligonnès n'est pas l'homme arrêté " . (sic !) Avec de telles interversions entre sujet et complément, la question se pose : les malheureux enfants de Ligonnès ne sont-ils plus vivants, ou sont-

ponctions et pensions de retraite

Au soir du 5 décembre 2019, journée de grève dans ce pays francophone, un grand débat est diffusé sur la chaîne française de télévision publique France 2 autour de la réforme des retraites. Son animatrice s'inscrit dans un courant de diction transformant depuis peu les sons " en " ou " an " en son " on ". Quand on ne le sait pas, on croit dur comme fer l'entendre parler répétitivement des " ponctions de retraite ". Car notre cerveau a cette faculté magique de rétablir instinctivement du sens lorsqu'il entend un mot qui en est vide. Or, l'animatrice nous parlait en fait des "ponsions de retraite", ce qui est vide de sens. Comme elle plaçait l'accent tonique sur la première syllabe, dans le pur style oratoire journalistique et à l'inverse de la prononciation naturelle du français, notre cerveau a naturellement considéré comme important le son accentué, à savoir le son " pon ". D'où la recherche de

Buckingham, subjonctif et conditionnel

Communiqué officiel de Sa Majesté le reine d'Angleterre, à en croire les médias de France et d'Andorre : " Bien que nous aurions préféré qu'ils restent des membres actifs de la famille royale à plein-temps, etc." Aïe... Cette colossale faute de conjugaison n'existe pas dans le communiqué original. Et pour cause. Il se trouve qu'Elizabeth II parle un anglais sans faille et un excellent français. On ne saurait en dire autant du traducteur improvisé ou de la traductrice improvisée de cette dépêche de presse, qui ne maîtrise impeccablement ni l'une ni l'autre langue, ni des rédacteurs en chef et journalistes français et andorrans qui ont tous, sans aucune exception constatée par nos soins, repris cette traduction calamiteuse telle quelle à la radio, à la télévision, sur internet et dans le presse imprimée. En anglais, la conjonction "although" qui signifie " bien que " est suivie de l'indicatif. Mais sa traduction francop

dénoter, détoner et détonner

Un journaliste inexpérimenté interroge une journaliste expérimentée et lui prête cette réponse : " Notre magazine dénote dans le paysage médiatique et politique ". Que nenni, jeune ami. Votre interlocutrice n'a pas pu commettre pareille confusion entre les verbes dénoter et détonner . Son magazine détonne . C'est-à-dire qu'il est d'un ton différent, d'une coloration différente. Et cela dénote une certaine audace de la part de son équipe de rédaction. C'est-à-dire que cette audace est notable. Si le contenu de la publication est explosif, il peut détonner dans le paysage médiatique au point d'y détoner , ici avec un seul n comme dans détonation . Pour éviter l'erreur commise plus haut, il suffit de ne pas perdre de vue le fait que détonner se construit sans complément d'objet (ça détonne, tout court : c'est d'un autre ton - tout est dit), tandis que dénoter exige toujours un complément d'objet (ça dénote quoi : du cour

échouement au JT de France 2

Au journal télévisé vespéral de France 2  [13 octobre 2019]. " L'an dernier, un élève braquait son professeur avec un pistolet ". Non : ce charmant élève a braqué un pistolet sur son professeur , et non braqué un professeur avec un pistolet... La voix off de ce reportage poursuit : "Deux mains, etc". Or, il va s'avérer qu'il ne s'agit pas de deux mains mais de demain . La différence entre le son -eu- de feu ou vœux et le son -eu de peur et cœur , cette nette précision sonore qui distingue pareillement deux mains et demain ou jeûne et jeune ? La voix off s'en tape. Sujet suivant, sur un échouement en Corse. Autre voix off pour cet autre reportage. La voix d'un homme jeune nous parle des "garde-cotte" et de "la zonne", au lieu du garde-côtes et de la zone . Un accent régional qui l'empêcherait de prononcer correctement les sons Ô fermés ? Pas du tout, puisque ce même récitant nous parle des "r ô cher

robinets, popotins, lolos et trou noir

Nous vivons au cœur d'une époque paradoxale : à la fois puritaine et voyeuse . Ce jour, 10 septembre 2019, un professionnel du spectacle qui se serait tenu opiniâtrement nu dans sa loge en présence d'une professionnelle du massage fait la une des médias nationaux en France ; le 11 avril 2019, la garde-à-vue d'un humoriste pour une fausse accusation de touche-pipi entre messieurs captivait pareillement les médias nationaux. Et si on arrêtait dans les salles de rédaction de s'occuper des robinets, des popotins et des lolos ? Car simultanément, l'impressionnante confirmation des calculs visionnaires de l'astrophysicien Jean-Pierre Luminet (alors âgé de moins de trente ans) et de la justesse de sa représentation physique des trous noirs (élaborée à la main avec quarante ans d'avance sur celle élaborée par radiotélescopes aidés de supercalculateurs) est éclipsée par ces ragots voyeuristes dont seul Détective et ses semblables faisaient jadis commerce, e

lettre ouverte aux sites de recrutement

Constatant un entêtement dans l'erreur qui frappe tous les professionnels du recrutement depuis l'an 2000 quant à l'usage du verbe postuler , l'une de nos observatrices avait jadis adressé le courriel suivant à l'APEC (Association pour l'emploi des cadres) et au site de recrutement Cadremploi. Leurs réponses se font attendre... depuis dix-huit ans ! Bonjour. On ne peut pas "postuler à une offre", puisque le verbe " postuler " signifie " demander ", et puisqu'il est transitif direct : on postule un emploi , on ne postule pas " à " un emploi. Quant à " postuler une offre d'emploi ", ça n'a pas de sens ! Ou plutôt un sens absurde : " demander une offre d'emploi ". En tant que DRH, j'écarte TOUTES les candidatures de responsables de la communication, attaché(e)s de presse ou stagiaires en communication qui "postulent à une offre", car cela trahit une trop grande fail

l'attrait et non l'attractivité

 L'emploi malencontreux en français du faux ami anglais attractive , qui signifie attirant, séduisant, a donné naissance dans certains esprits au néologisme " attractivité " [comme dans " attractivité touristique du Morbihan "] dont l'usage est vivement déconseillé, voire prohibé. Ce barbarisme s'épanouit sans complexes - et sans doute irréversiblement - dans le discours politique et technocratique français, et jusque dans l'intitulé de certains organismes d'État ou travaux de recherche. Débarrassée de sa difformité anglomane, "l'attractivité" (sic) c'est pourtant dans notre langue l'attrait , la séduction , l'intérêt (que suscite quelque chose), le charme, le pouvoir d'attraction ou l'attirance. POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE, CLIQUEZ ICI  

Franky Zapata a traversé le lac de Genève à pied-d’ange

Un nom commun cohérent permettant de parler d'une invention aéronautique française dans la langue de Saint-Exupéry et de Mermoz plutôt que dans une imitation maladroite de l'anglais adolescent de Back to the Future . Quel pays francophone n'en voudrait pas ? Juste un mois après la traversée de la Manche ( English Channel pour le monde anglophone) réussie sans encombre par Franky Zapata avec son engin dont le nom de marque est Flyboard Air , nous remettons ce jour au président de la Commission d'enrichissement de la langue française du ministère français de la Culture et à la présidente-directrice générale de l' Office québecois de la langue française nos propositions de désignation de l'invention en question par un nom commun. Pour les raisons expliquées ici , un mot français nouveau doit être défini sans délai. Ne manquons pas l'occasion d'inscrire en toute cohérence cette invention française dans le lexique des engins volants de langue

Flyboard : vite, un nom !

Difficile de réprimer un cocorico  à l'idée qu'une équipe française et son meneur Franky Zapata soient en train de donner corps aux images de surhommes volants issues de la bande dessinée et du cinéma, ces intrépides sauveurs de l'humanité se mouvant en " scaphandre autonome " aérien. Il faut craindre une réaction de jalousie de la part de tel ou tel pays, des réflexes de mauvais perdants, du même ordre que ceux ayant accueilli l'éblouissant Concorde franco-britannique. Mais il faut aussi se réjouir de l'estime qui va retomber du ciel sur les Français et leur légendaire ingéniosité - puisqu'on doit aussi à notre culture non seulement le champagne, les châteaux de la Loire et la haute couture mais la boîte de conserve, le vaccin, la photographie, le cinéma, la découverte de Neptune, le ballon dirigeable, la révélation de la radioactivité, l'écriture pour aveugles et la carte à puce. Il serait désolant de ne pas trouver immédiatement un terme

relation client et taxe carbone

Un directeur commercial dont nous tairons charitablement le nom se plaît à disserter sur " La relation client et la connaissance client ". Cette vogue sans doute irréversible de l'expression " relation client " (et tous ses dérivés) consterne les gens qui sont passés par l'école maternelle, le collège puis le lycée, sans aller ensuite se fourvoyer dans une école de commerce, où l'on désapprend, point par point, et avec beaucoup de détermination semble-t-il, les fondements de la langue française. Le jour où tout le monde accolera ainsi les mots à la façon des " relation client " et " taxe carbone " ou " structure bois ", c'est-à-dire sans lien syntaxique, on verra éclore des " robes mariée " [robes de mariée], " chefs service " [chefs de service], " jardins plantes " [jardins botaniques, jardins des plantes], " directeurs argent " [directeurs financiers], etc. On n'en fréti

à très vite ou à très bientôt ?

Évidemment, seuls " à bientôt " et " à très bientôt " sont corrects, tandis que " à très vite " est un monstre grammatical dont la présence étonne dans la bouche et sous la plume de personnes qui ne sont ni ennemies de la logique ni esclaves des bourdes en vogue. En effet, la préposition à ne peut introduire ici que l'annonce d'un moment dans le temps. Or, " très vite " n'est pas une indication de temps mais de manière. On ne peut donc pas faire précéder " très vite " d'une préposition introduisant une indication de moment dans le temps, comme à demain , à jeudi , à plus tard , à dans deux mois ou à bientôt . De fait, personne ne dit " à vite !" au lieu de " à bientôt !", comme si seul le petit mot très avait permis la propagation du barbarisme " à très vite " en empêchant la transmission de sens entre la préposition à et l’adverbe vite , nous déconnectant ainsi de l’instinct gram

fraude et crime

Dans le cadre d'une bataile judiciaire entre un très célèbre acteur américain et son ex-épouse, la presse mondaine (alias presse people ) nous informe que le mari a enregistré sa femme en train d'admettre que c'était elle qui le frappait et non l'inverse comme elle s'en était plainte à la justice. On entend l'épouse demander à son mari, qui l'enregistre à son insu, d'admettre qu'elle ne lui faisait pas grand mal et parier que de toute façon il n'oserait jamais aller se ridiculiser à claironner : " moi, le Pirate des Caraïbes, je suis battu par une femme de 52 kg ". Les agences de presse francophones diffusent un communiqué à ce propos et le traduisent au pifomètre, comme souvent, en s'y laissant piéger par chacun des faux amis qui leur tombe sous les yeux : l'utilisation de cet enregistrement effectué à l'insu de la jeune femme, traduisent-elles,  " est une fraude et un crime ".  • Faux ami number one : CRI

contre la montre, le féminin doit toujours l'emporter

L'expression " contre la montre " est un complément de manière créé au vingtième siècle par le vocabulaire sportif pour préciser la nature d'une course, d'une épreuve de vitesse. Chaque concurrent s'y élance seul. Il ne peut donc pas jauger la performance sportive qu'il est en train d'accomplir selon son avance ou son retard sur un adversaire ou un groupe autour de lui, par exemple un peloton de coureurs cyclistes. Pour doser son effort vers un exploit victorieux, il ne peut se fier qu'à l'écoulement du temps. Il n'a d'autre adversaires que ses propres limites physiques ; mesurées par l'allongement de la durée de son tour de force. Seules l'aiguillonnent les aiguilles d'une montre. Cette notion imagée de course menée contre une montre, puis contre " la" montre (par emphase), a enrichi notre langue de façon savoureuse et irréprochable. Inversement, la substantivation de ce complément de manière en un nom commun a

après la numéro un, voici la numéro une

Les commentateurs sportifs francophones sont connus pour leurs multiples entorses à la langue française. Parfois, ils vont jusqu'à en déchirer les ligaments, comme dans l'expression " la numéro un mondiale " (sic). Créée en France pour la joueuse de tennis Amélie Moresmo , cette expression fautive est maintenant appliquée sans relâche à toute championne du monde. Elle se décline à des échelons inférieurs [" la numéro un française ", " la numéro un de notre club "] et dans d'autres secteurs que le sport [telle entreprise est " la numéro un mondiale "]. Cette coutume nouvelle viole une règle élémentaire de notre langue : un mot féminin doit avoir un article féminin [ la femme et non le femme ], un mot masculin exige un article masculin. Sans exception aucune. Robert est une personne charmante, Robert n'est pas un personne charmant. Donc Amélie n'est pas une numéro un. Numéro étant un mot masculin, et non un adjectif vari

le français de paresse voulu par Laélia Véron

• Viser , trop éloigné du mot cible , a été changé par l'usage récent en  cibler . • Postuler , trop éloigné du mot candidature , a été changé par l'usage récent en  candidater . • Protéger , trop éloigné du mot sécurité , a été changé par l'usage récent en sécuriser . • Percuter, toucher, influencer, frapper ou affecter , verbes trop nombreux et précis, ont vu leurs diversités de sens gommées par l'apparition d'un fourre-tout anglomane : impacter.   Et ainsi de suite. Voici l'avènement des choix langagiers de pure paresse intellectuelle et verbale, paresse désormais revendiquée et normative, dont une certaine Laélia Véron [notre illustration] se déclare ouvertement la passionaria aux manières acerbes et punitives. Que son large sourire ne vous trompe pas. Avec Laélia Véron, ça ne rigole pas : elle nous enjoint de déglinguer le français, et plus vite que ça. Toute autre position - et bien sûr le partage bienveillant d'une langue fluide et alerte,

Mbappé ne s'appelle pas M-Bappé

La prononciation correcte du patronyme camerounais Mbappé ne tend aucun piège. Les journalistes de France et de Navarre s'en inventent pourtant un, et le prononcent majoritairement de façon fautive, en créant une séparation fictive entre la consonne M et les autres lettres. Ce qui donne l'étrange lecture "Êm' Bappé", qui est une absurdité comme le serait "Êss' Tendhal" au lieu de Stendhal, "Zêd Idane"" au lieu de Zidane, ou "Tom Cé Ruise" au lieu de Tom Cruise. Si les professionnels de la parole ont du mal à articuler la succession de consonnes - mb -, ils peuvent s'y exercer en répétant sans la moindre difficulté : " sa mba pé rilleuse sans Mba ppé rieur ". Ou encore : " je m'bats  contre Mba ppé", puis " Mba ppé m'bat ", et finalement "si tu m'bats , je m'ba rre !" PS : L'articulation subtile d'un M directement accolé à un B, nous la réussissons sa

cancérigène ou cancérogène ?

Apparu le premier dans notre langue, en un temps où les médecins étaient tous d'excellents latinistes et de bons hellénistes, le mot cancérigène s'est vu ultérieurement attaquer par un agent perturbateur : son synonyme mal lettré, "cancér o gène". Bien que les dictionnaires, dont celui de l'Académie française, entérinent les deux termes et leurs reconnaissent exactement le même sens, l'un seulement est correctement construit, et c'est cancérigène , avec un i.  Nul n'en disconviendra après la petite leçon d'anatomie que voici. Dans sa langue d'origine, le latin, la déclinaison du mot cancer lui confère un génitif tantôt en canceris tantôt en cancri (d'où viennent les cancres et les chancres ) et un nominatif pluriel en canceres ou cancri , mais jamais en canceros ni cancero ni cancro. Pas de "o" en ses articulations. Pourtant, une partie du corps médical francophone semble avoir récemment fait le choix de préférer le te

oups.gouv et data.gouv

L'onomatopée " oups ", imitant une glissade savonneuse, un dérapage, est l'interjection que les anglophones émettent quand ils s'aperçoivent avoir commis une gaffe ou une maladresse. Le mot " data ", pluriel neutre du participe passé du verbe latin  dare  signifiant  donner ,  est le terme adopté par les anglophones pour désigner les données, notamment les données archivées sous forme numérique. C'est pourtant le ministère français de l'Économie qui oriente ses contribuables vers deux sites internet des services de l'État dont les noms et adresses sont " OUPS.GOUV " et " DATA.GOUV ". On voit que l'inféodation des conseillers ministériels au snobisme anglomane est intense, et que la vigilance du ministère de la Culture à l'égard de telles attaques contre la culture francophone au sein même du gouvernement français est pour le moins timide. Mais puisqu'il existe désormais un droit à l'erreur,

elle s'élevait avec Beaumarchais

Eh ! Voilà : de négligences articulatoires bénignes en confusions sonores moins bénignes, les distorsions de sens radicales sont là. " Elle s'est levée avec lui " nous dit ce matin une voix de radio. Bon, pourquoi pas. Pourquoi pas ? Parce qu'aussitôt, le contexte nous fait comprendre que l'oratrice médiatique voulait dire autre chose : elle ne s'est pas levée avec lui,  " elle s'élevait avec lui " ! Par un esprit de contradiction phonétique qui est la nouvelle préciosité langagière de la génération montante,  "- vait " devient "- vée " ; et inversement, " s'é- " devient " s'est ". Nul accent n'est donc en cause, juste une interversion systématique en voie de généralisation aujourd'hui, en France, entre les sons É et Ê. Des nouvelles des gilets jaunes à Paris ? Tous les journalistes de presse parlée nous les situent boulevard "Beau marché" au lieu de "Beaumarchais&

street medic

Le snobisme anglophone fait ses ravages même chez les anti-mondialistes déclarés. Les médias français nous importunent depuis quelques mois avec leurs " street medics ", lesquels sont en français de braves secouristes . Même la traduction détaillée " secouristes de rue" ne s'impose pas. Car les dispensateurs de soins de premiers secours ne sauraient, dans notre législation, se cantonner à un lieu précis sans s'exposer à des poursuites pour non assistance à personne en danger, et sont au contraire tenus d'intervenir où qu'on ait besoin d'eux de toute urgence, que ce soit sur la voie publique, sur un quai de gare ou dans un salle de spectacle. Street medic est donc une préciosité doublée d'une inexactitude, à bannir. Si, par idolâtrie de ce qui se fait aux USA, on tient toutefois absolument à qualifier d'un nom spécifique les secouristes qui ne désirent être actifs que dans le cadre de manifestations politiques à forte probabilité