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Affichage des articles du mai, 2022

dévaster la langue

JEAN CLAIR de l'Académie française :   " Oserai-je dire que mon projet scientifique et culturel serait d'abord d'obliger les ministères et leurs représentants à ne plus dévaster la langue du pays qui les emploie ? "    ( in Journal atrabilaire , p.82, éd. Gallimard, 2006) Oui, osez le dire, et sachons l'obtenir. Ministres, Secrétaires d'État, Conseillers et Conseillères, Secrétaires généraux, Directrices et Directeurs d'administrations publiques, " Faites ce que vous voulez du langage, mais n’inventez pas quand il suffit de savoir " (Paul Valéry) et ne laissez pas vos services imiter ce qui se dit quand ce suivisme les fourvoie. Ne les laisser plus nous demander de "renseigner un formulaire" (on remplit un formulaire, on le complète ; c'est le touriste égaré que l'on renseigne, ou l'administration elle-même, mais pas ses formulaires). Ne les laissez plus pondre des intitulés jargonnants ni jonc

a minima

En français, on peut préciser qu'une équipe doit être constituée de trois personnes au moins ou constituée de trois personnes au minimum . Les deux expressions sont exactement synonymes et elles sont l'une et l'autre irréprochables. Mais il existe depuis les années 2000 une tendance à remplacer ces locutions adverbiales françaises au moins et au minimum par la locution juridique latine " a minima ". Cette regrettable latinisation, d'inspiration pédante, est fautive car le sens en est inexact, voire opposé. C'est typiquement ce qu'on appelle un abus de langage . En effet, la formule latine a minima n'est utilisée à bon escient que dans l'expression juridique " appel a minima ". Il s'agit d'un appel que le ministère public interjette lorsqu'il estime qu'une peine prononcée par une juridiction est trop clémente. Il y a alors protestation du ministère public " issue de l'insuffisance de la sanction &q