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Affichage des articles du novembre, 2020

présumés coupables et présumée ignorante

"Pourquoi est-ce que les médias ne donnent pas les noms des présumés assassins, des présumés violeurs ?" (Marine Le Pen, présidente de parti politique, 16 juillet 2020) Encore débutante ou déjà chenue, lorsqu'on est une oratrice professionnelle de langue maternelle française, on connaît le sens du verbe présumer : "Croire d'après certains indices, se faire une conviction sans preuves" . On obtient du même coup la réponse à la question ci-dessus, faussement naïve et délibérément dévastatrice des libertés primordiales : on ne désigne pas comme coupables des personnes que l'on croit violeuses ou meurtrières selon certains indices mais SANS PREUVES . Cela évite les lynchages et, plus généralement, les dénonciations calomnieuses et les condamnations sans preuves ni jugement, qui sont des barbaries. Par ailleurs, Mme Le Pen - qui est juriste de formation - exploitait ici la légitime émotion suscitée par un homicide par violences volontaires ayant

les mal logés et leur logement désolant

À l'heure où la difficulté de se loger dignement atteint un degré critique pour une frange toujours plus large de la population mondiale, le débat francophone sur les mal logés dérive vers un débat sur le mal-logement (sic). Le fléau se double alors d'une maladresse. L'invention du terme mal-logement reflète une très mauvaise maîtrise des mécanismes de la langue française, qu'il s'agisse de syntaxe, de sémantique ou d'orthographe. Sur le plan orthographique, le trait d'union est injustifié : en français, le manque d'adresse est maladresse et non "mal-adresse" ; le contraire de la bienveillance est la malveillance et non la "mal-veillance" ; une denrée putride est malodorante et non "mal-odorante" ; etc. Pour ne pas contredire les règles orthographiques du français, il faudrait donc écrire ainsi ce néologisme : mallogement . Or, cette orthographe met en lumière la malformation (et non la "mal-formation"