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Articles

Affichage des articles du novembre, 2023

autant pour moi ou au temps pour moi ?

La forme sensée de l'expression en question est bien " autant pour moi ", et non " au temps pour moi ", comme certains le soutiennent. " Autant pour moi !" était à l'origine une sorte d'interjection militaire, par laquelle un supérieur reconnaissait devant ses subalternes une bévue - et initialement, une injustice - qu'il avait commise. Par ces mots, il s'attribuait fictivement, en signe de contrition et de bonne foi, le même quantum de sanction que ce qu'il eût infligé à un subordonné pareillement pris en faute (autant de pompes, autant de jours de consigne ou d'arrêts de rigueur, autant de kilos de patates à éplucher, autant de centimètres de remontée de bretelles, autant de coups de pieds au cul qui se perdent) : " autant pour moi !", s'exclamait-il et s'exclame-t-il encore. Contrairement à une rumeur qui va se propageant dans certains dictionnaires de difficultés du français, et jusque sur

le masculin ne l'emporte pas (en paradis)

Voici déjà douze ans, b ien avant le déferlement de la cacographie surnommée "écriture inclusive", n ous avions publié cette analyse apaisante.  Elle est lumineuse et imparable. Mais rien n'y fait : l'obscurantisme de la guerre des genres prend de la vigueur. Nous remettons donc cet article sur le dessus de la pile, compte tenu de l'obstination générale à ressasser que " le masculin l'emporte " - ce qui est faux - et à s'en plaindre, voire s'en venger, ce qui n'est pas plus judicieux. Il faut au contraire admettre ceci : la forme francophone des pluriels mixtes se montre alternativement masculine (par exemple : les individus dépravés, les gens connus, tous les témoins ) ou féminine (par exemple : les personnes présentes, les innocentes victimes, les personnalités invitées ). Il en résulte que la guéguerre des sexes ne devrait pas avoir sa place dans cette question grammaticale. Mais il apparaît aussi que la formule " le mascul

ce qui se passe ou ce qu'il se passe ?

Que se passe-t-il ? La musique familière de cette question anodine et très correctement formulée semble être à l'origine d'une tendance persistante à déformer la tournure correcte de la réponse, " je ne sais pas ce qui se passe", et la remplacer par " je ne sais pas ce qu'il se passe ". Personne, pourtant, ne songe à remplacer " je ne sais pas ce qui me plaît en toi " par " je ne sais pas ce qu'il me plaît en toi ". Le maniement des verbes impersonnels fait appel à une perception instinctive, et cependant subtile, du lien entre la syntaxe et le sens, qui piège même les meilleurs auteurs, il est vrai. Le public, quotidiennement soumis aux approximations linguistiques des orateurs professionnels, peine légitimement à s'y retrouver. Dans le doute, la simplicité est toujours salutaire. Et l'on sera bien inspiré de préférer savoir ce qui se passe , plutôt que ce qu'il se passe , question à laisser aux mauvais intervie