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Affichage des articles du 2021

l'arque de triomphe

Pendant 212 ans (soit depuis 1806), l'Arc de triomphe de la place de l' Étoile à Paris s'est appelé Arc de triomphe, et tous les Francophones l'avaient toujours appelé Arc de triomphe. Depuis le 1er décembre 2018 exactement, les choses ont évolué. La plupart des jeunes journalistes de la presse parlée et audiovisuelle l'ont rebaptisé Arque de triomphe. Ou peut-être Art-queue-de-Triomphe Les locuteurs moins jeunes et moins sourds à leur propre langue, eux, se reconnaissent à ce qu'ils continuent à parvenir à prononcer correctement Arc de triomphe. Mais pour combien de temps encore ? On sait quelle est la force du suivisme et de la négligence phonétique. Le même suivisme et la même négligence qui nous donnent les prononciations médiatiques  ex-e-femme  au lieu de  ex-femme ,  ils voulez  au lieu de  ils voulaient  ou  ôrange  au lieu d' orange  (avec un  o  bien ouvert comme dans  or,  puisque l'orange est étymologiquement une sorte

dédication

En anglais, dedication , c'est le fait de se consacrer pleinement à quelque chose. Ce qui pourrait se traduire en français soit par dévouement soit par implication , selon la nature et le cadre de ce plein investissement de soi. Depuis la fin des années 1990, de mauvaises traductions de cette notion anglophone de dedication nous ont donné, dans le français négligent des médias et des affaires, une myriade de personnes et de choses " dédiées " à quelque chose ou quelqu'un, alors qu'elles se sont en réalité consacrées, destinées, vouées, dévolues, réservées à , impliquées dans , chargées de ou spécialisées ;  voire spéciales ou spécifiques . Mais nullement " dédiées ", comme un poème est dédié à l'être aimé. Puisque le verbe dédier n'a que cette seule signification dans notre langue : rendre hommage. Depuis 2010, l'invasion du faux ami dedictaed s'intensifie. Au point que la locution dédié à [dans son sens inexact] soit en tr

crime climatique

Le jargon politique de l' écologisme est depuis peu infesté de grandiloquents " crimes climatiques " (sic). Une malhabile traduction de l'anglais " climate crimes ", entachée de deux faux-sens en deux mots. Soit 100% de termes mal compris et mal traduits en vrai français. 1• Aux USA, l'infraction de tapage nocturne est qualifié de crime , car le vocabulaire juridique n'y fait pas de distinction entre crimes , délits et infractions autrement qu'en ajoutant un complément de nom pour en préciser la nature. C'est pourquoi crime y a aussi le sens de délit ou infraction . Ce qui est ici le cas. 2• Placé en apposition - comme dans climate changes - le nom commun anglais climate devient un complément de nom qui se traduit en français par du climat ou par l'adjectif climatique . Mais ce terme climate est abusivement employé par les militants des USA comme métonymie de environnement, voire nature, dans des contextes où il faut voler a

les faux amis modestes et fastidieux

La traduction française du remarquable essai de Charles Sprawson sur la natation à travers les siècles et les cultures est de grande qualité. Héros et nageurs est le titre de cet ouvrage au sujet singulier. Dans les deux langues, le style en est soutenu autant que fluide, à l'image de l'effort natatoire. Le traducteur ne s'est pas noyé, loin de là. C'est pourquoi nous ne nous permettons pas sans cette précaution oratoire de relever un piège dans lequel même un bon traducteur a pu tomber. Selon un mode de pensée quelque peu... immodeste, l'anglais appelle aussi "modesty" la pudeur . Et quand des baigneuses se mettent à l'abri des regards sous des toiles tendues, ce n'est pas par modestie (p. 28) mais par pudeur bien sûr. Le livre n'en tombe pas des mains pour autant ! Contrairement au livret de CD d'un très grand éditeur discographique, dans lequel on peut lire que Maurice Ravel était un compositeur fastidieux (sic), au lieu de métic

candidater

Dérivé du mot candidat  par un chemin paresseux, le verbe " candidater " (sic) est un barbarisme. Son emploi - c'est le cas de le dire - n'est pas opportun. Pas davantage que ne le serait le recours au même raccourci menant à un verbe "lumièrer" au lieu d' éclairer  ou "propreter" au lieu de nettoyer ... À dire vrai, est-on digne de la fonction à laquelle on se porte candidat quand on ne se montre pas apte à faire l'effort infime d'aller chercher sur le bout de sa propre langue le verbe approprié ( postuler )  ou l'expression juste ? À savoir : être candidat, se porter candidat, présenter sa candidature, faire acte de candidature, solliciter un poste, briguer une distinction, etc. Que dire des recruteurs qui précisent aux candidats qu'ils devront faire preuve d'excellentes capacités rédactionnelles, puis leur demandent de "candidater", indiquant ainsi que des qualités rédactionnelles authentiques ne sauront

non : caméra piéton / oui : caméra d'intervention

Caméra d'intervention fixée à l'épaule Les services de police municipaux et nationaux sont invités à bannir de leur langue de travail le barbarisme ''' caméra piéton ''' (parataxe fautive, pour ''caméra de piéton'') par lequel certains ont malencontreusement désigné un dispositif d’enregistrement vidéo et sonore utilisé par les forces de l’ordre pour filmer des interactions avec le public, avec des délinquants, voire des criminels. Bref, une caméra légère et compacte attachée à la poitrine ou à l’épaule des agents de la sécurité publique. L'Office québécois de la langue française n'a pas admis l'appellation " caméra-piéton " (sic) parce qu'elle relève du pur charabia, et a entériné sans détours une formule impeccablement claire et nette : caméra d'intervention . La Mission linguistique francophone entérine aussi cette appellation irréprochable, et a été suivie par l' Académie française . Il es

permettre de pouvoir

" Il faut que cela puisse pouvoir permettre aux Parisiens de, etc " (Anne H., maire de la capitale mondiale de la francophonie, 14/02/2020). Certes, cette énormité est extraite d'une allocution improvisée ; pas d'un texte écrit ni lu. Mais tout de même... L'allocution était improvisée par une professionnelle de l'allocution improvisée. Et présidente de l'association internationale des maires francophones. Sans aller jusqu'à ce triple " puisse pouvoir permettre " (au lieu de " permette "), nous observons dans les médias des pays francophones d'Europe que sont la Suisse, la Belgique et la France, une multiplication des adeptes de l'enchaînement des verbes permettre et pouvoir : " cela permet de pouvoir etc ". Or, par définition, ce qui permet une chose la rend possible. Ce qui nous permet de faire nous met en situation de pouvoir faire . Dire " cet outil permet de pouvoir ouvrir une porte ", c'e

écriture inclusive, la punition d'une innocente : notre langue.

Nous sortons de la lecture d'un document universitaire, ainsi libellé : "Che.re.s étudiant.e.s, tou.te.s les candidat.e.s sont tenu.e.s de... etc...." Aux yeux des tenants de cette illisibilité radicale, ce n'est pas du vandalisme culturel. Mais si ça n'en est pas, qu'est-ce ? En fait, les pouvoirs publics français [*] ont officiellement interdit cette aberration typographique, cette pénible  préciosité . Mais plusieurs présidents d'universités françaises n'en ont cure, et " de nombreu.ses.x élu.e.s loc.ales.aux " s'en fichent aussi. Ces personnes y voient un progrès symbolique qui légitimerait la décadence de l'écriture. Et la destruction de son lien avec la lecture ; car comment lit-ont à haute voix " étudiant.e.s " ? Ou encore : " les nombreux.ses élu.e.s locales.aux " ? Au cas où, depuis votre pays autre que la France, vous ne comprendriez rien à ce dont nous parlons ici, sachez que c'est une

le nègre et le noir

Le Cap Nègre atteste de l'emploi nullement péjoratif autrefois de l'italianisme " nègre ". Cette francisation de l'italien negro signifiant noir était au contraire utilisée pour son élégance florentine et son absence de connotation négative. C'est pour échapper aux jugements de valeur attachés à l'adjectif noir  (noir comme le péché, idées noires, etc) que les francophones se sont tournés jadis vers un synonyme étranger. Comme ultérieurement l'américanisme black , l'italianisme nègre était dépourvu de noirceur . Jadis. Les emprunts aux langues étrangères ont toujours servi à "laver" nos mots de leurs travers réels ou supposés, que ce soit trop de force ou trop de fadeur. Voyez " fake " supposé depuis peu renforcer " faux " ; ou " mercato " censé donner de l'intérêt à de banales tractations entre sergents recruteurs du foot. L’acceptation du titre Les dix petits nègres , en un temps où il n’existait

colère : on se calme

En France [contrairement à d'autres pays francophones], chez les journalistes et les orateurs politiques, on constate depuis fin 2018 un terrible appauvrissement du vocabulaire dans l'expression des émotions et réactions : " la colère ", ils ne connaissent plus que cela. Tout est " colère ". On reprend en gros titre ce seul mot pour résumer la position d'un président d'association humanitaire, qui a en effet déclaré ceci : " je suis très en colère depuis plusieurs jours ". Ah bon ? Depuis plusieurs jours cet homme bienveillant s'exprimant posément a un "accès de contrariété bref et violent " ( définition de la colère ) ?  Non. Depuis plusieurs jours, il est très mécontent , voire indigné ou peut-être outré , consterné, effondré, choqué, affligé - à lui de nous le dire. Mais dans l'actuel français médiatique et politique de France, les mots indignation, protestation, réprobation, contestation, consternation, mécon

droit opposable

Votre droit est, par définition, ce que vous pouvez opposer à qui vous en prive ou le conteste. La formule droit opposable est donc un tel pléonasme que nous nous faisons un devoir d'économiser votre temps et le nôtre en ne le démontrant pas plus longuement. Mais nous nous faisons aussi un devoir de souligner que la formule droit au logement opposable , pourtant avalisée depuis peu par le gouvernement français, est une absurdité. Car, par sa construcion grammaticale de son complément, elle annonce le droit à quoi ? Au logement opposable. Le droit à un certain type de logement, le type "logement opposable". On voit que remédier à cette absurdité en rapprochant l'épithète opposable du mot droit qu'il qualifie en réalité , et non du mot logement, ne ferait toutefois pas beaucoup mieux : "droit opposable au logement" évoque maintenant un droit qui peut être opposé  à quoi ? Au logement... La solution naturelle, amis législateurs et communicants,

Jeune Afrique ne donne pas suite à "suite à"

"Confrontées à une récession inédite liée à la crise sanitaire, les plus grandes entreprises africaines révisent leurs stratégies."   (Jeune Afrique, 22 juillet 2020) Un grand merci aux secrétaires de rédaction de Jeune Afrique qui semblent avoir banni des titres et articles de ce magazine le calamiteux et dévorant barbarisme " suite à " . Ce qui nous donne droit à la lecture sans grincements de dents d'un titre comme celui cité ci-dessus, dont la bonne formulation nous épargne l'évocation prurigineuse d'une récession " suite à la crise sanitaire" au lieu d'une récession correctement liée à la crise sanitaire.   Illustration : Julian Kyula, fondateur kenyan de la multinationale MODE (photo : DR) • • • CLIQUEZ ICI POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE

mais pas que

" Mais pas que ", placé en fin de phrase sans complément, est une expression humoristique, formée pour se substituer par dérision à " mais pas seulement ", " mais pas uniquement ", " mais il n'y a pas que ça ". " Tu es un bon mari ; mais tu as d'autres qualités " devient ainsi : " Tu es un bon mari ; mais pas que ". L'usage sérieux de ce raccourci est une erreur de registre. Selon l' Académie française , c'est plus exactement " une grave incorrection qu’il convient de proscrire ". Ce que l'Académie française juge grave, c'est de se montrer suffisamment sourd à sa propre langue pour ne pas comprendre qu'en l'absence de complément, que n'est plus le moins du monde synonyme de " seulement ". Ce qu'elle trouve gravement incorrect dans l'usage sérieux de " pas que ", c'est le fait de se montrer capable de supprimer la moitié des mots indispen

abus de la préposition "sur"

" Nous sommes remontés sur l'assassin. " (Un directeur de la police judiciaire française, France 3) La préposition SUR est ici employée abusivement à la place de JUSQU'À : " Nous sommes remontés jusqu'à l'assassin " aurait dû déclarer ce spécialiste français de la traque d'assassins, interrogé par la télévision de son pays. Or, non. Aujourd'hui, un haut fonctionnaire de police, membre de l'élite intellectuelle donc, et francophone de naissance, nous informe sans rougir que son enquête lui a permis de remonter sur l'assassin. On l'imagine juché sur les épaules d'un assassin. Fâcheuse posture ou fâcheux discours. Les ravages causés par l'abus de la préposition sur s'étendent sans répit, et le divorce semble par moments entièrement consommé entre une langue et ses plus fins esprits. POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE, CLIQUEZ ICI  

châteaux de cartes

Bryan Berg est un bâtisseur professionnel de châteaux de cartes. Il en fait spectacle et, selon la règle de ce passe-temps, n'utilise pour cela que de véritables cartes à jouer, sans colle ni attaches. À force d'habileté, de patience et d'absence de courants d'air, il est parvenu à établir un record du monde dans cette activité, avec un gratte-ciel haut de 7,81 m, bâti en 44 jours au moyen de 255 kilos de cartes à jouer.   En anglais, Il existe un mot pour définir celui qui s'adonne à la construction de châteaux de cartes ; c'est un cardstacker . Littéralement, un empileur de cartes. La notion n'est pas absente de notre culture, mais le français n'a pas de mot pour désigner ces "empileurs". Reste à en choisir ou en forger un. POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE, CLIQUEZ ICI

county, le faux ami américain du comté

La plupart des politologues de France, des étudiants en géographie ou sciences politiques, des journalistes, et même la quasi totalité des auteurs de dictionnaires, se fourvoient à traduire des noms d'entités administratives des USA telles " Madison County " ou " Orange County " par " Comté de Madison " et " Comté d'Orange ", comme s'il existait ou avait existé aux USA un ordre nobiliaire et donc des principautés, des duchés et des comtés !   Non, les USA ne sont pas et n'ont jamais été une monarchie aristocratique, les USA n'ont jamais eu de comtes ni de comtesses de San Francisco ni de Miami, et la traduction de l'anglo-américain county par " comté " n'est qu'un lourd faux-sens, ourlé d'une légère stupidité. Le territoire des USA est plus exactement subdivisé en états ( states ) et en cantons ( counties ; et county, au singulier). Pour ne pas sombrer collectivement dans l&#

immature ou mûr, mais pas "mature"

En français, le contraire d' immature n'est pas mature (anglicisme) mais mûr. L'adjectif mûr possède un antonyme bien connu : immature . La force de cet antonyme est telle qu'un grand nombre de professionnels de la langue (journalistes, écrivains, politiciens, publicitaires) et de professionnels de la maturité (psychologues, enseignants) en perdent leur français. En effet, l'emploi de l'adjectif inverse de immature, à savoir mûr , est devenu minoritaire dans les médias francophones écrits et parlés, au bénéfice de " mature " (sic). Or, le terme " mature" est impropre et son emploi déconseillé. " Mature " n'est admis que dans le jargon piscicole, où il qualifie un poisson prêt à frayer. Et encore ne s'agit-il là que d'entériner l'adoption ancienne, par toute une profession, de la mauvaise traduction technique du terme anglais " mature " qui signifie mûr et, par extension parvenu à maturité

papier n'est pas un adjectif

Cette question se pose de plus en plus souvent : " Version électronique ou version papier ?" Elle n'est pas correcte car " papier " n'est pas un adjectif et ne peut pas qualifier le mot version , ni les mots copie , dossier , document, édition , publication , format , presse, etc. On demandera donc à son interlocuteur, en bon français, s'il préfère lire un document en version électronique ou imprimée . La formule " document papier ", souvent opposée à " document électronique ", est un barbarisme inspiré par la syntaxe anglaise. L'anglais - contrairement à notre langue - peut construire ses compléments de nom par simple juxtaposition. Cette construction n'existe pas en français : a jazz band , c'est un orchestre de jazz. Et en français, " un document papier " (sic), c'est un document sur papier ou en papier. Quant au " format papier ", c'est une double ineptie, le papier n'étant pas

parents dont l'enfant est mort : solutions pour un deuil sans nom

Beaucoup de langues, dont la nôtre, disposent de noms communs et d'adjectifs pour décrire la situation d'enfants ayant vu mourir leurs parents ( orphelins, orphelines ), de personnes survivant à leur conjoint ( veuves, veufs ) mais n'ont aucun mot pour les parents survivant à leurs enfants. Comme si ce deuil-là était tellement contraire à l'ordre des choses - donner la vie pour la voir reprise - qu'il en devenait indicible et innommable. Depuis cinquante ans, les institutions françaises chargées de terminologie et de néologie répondent que ce n'est pas leur affaire. Ce sont pourtant les mêmes institutions qui se décarcassent avec talent pour trouver en peu d'années des néologismes comme logiciel , baladeur, télécharger ou courriel , répondant ainsi aux attentes du langage technique et industriel. Mais répondre aux attentes existentielles concernant le pire des deuils, c'est niet . Nous nous sommes personnellement heurté dès les années 1990

bientraitance

La Mission linguistique francophone  a constaté dès 2014 l'expansion du néologisme bientraitance , employé dans l'univers de l'action sanitaire et sociale comme antonyme de maltraitance . Cette création peut incommoder par son parfum technocratique ou surprendre par sa nouveauté, mais elle est irréprochable sur le plan étymologique et sémantique. Autrement dit, elle est bien construite et son sens n'est ni incohérent ni obscur. Maltraitance et bientraitance s'inscrivent dans la lignée de bienfaisance et malfaisance . Faire le bien et faire le mal ; traiter bien et traiter mal. Pour confirmer sa légitimité, il reste aux Francophones à assurer la vitalité de ce terme dans notre langue, en veillant à ce que son emploi ne soit pas à la fois accaparé et restreint par le secteur sanitaire et social, comme l'est depuis quelques années l'adjectif durable par le discours environnemental. • • • POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUIST

battre son plein : la célèbre erreur de Littré

Subjugués par le prestige du lexicographe Émile Littré, les académiciens français se sont jadis inclinés devant une erreur de jugement qui avait rendu ce savant homme sourd au son limpide qui se fait entendre dans l'expression populaire " battre son plein ". Dans cette formule, les uns estimaient qu'il s'agissait du son des tambours battants. D'autres y entendaient le son des cloches (dont la partie mobile les faisant tinter s'appelle en effet le battant ). D'autres encore, férus de navigation maritime, ont estimé qu'il s'agissait du son de la mer. Et c'est judicieux aussi : un son parfois faible comme un murmure dans le vent, parfois plein comme l'est un roulement de tambour battant. Optant pour cette dernière signification, Littré voulut mettre un terme à une autre controverse qui battit son plein vers 1850. Effort louable. Si ce n'est qu'il se rangea bien à tort du côté des tenants d'une rupture logique et narrative : es