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Articles

Affichage des articles du décembre, 2019

le français est-il en danger ?

" Le français est-il en danger ?" Telle que posée par Mmes Candea et Véron, duo de conférencières militantes de la dégradation active du français au nom de la liberté des opprimés, c'est une question tendancieuse et sophiste, visant à ridiculiser quiconque s'attache à la vitalité de cette langue plutôt qu'à sa dislocation et son atrophie. > Le français est-il en danger parce que les orateurs professionnels (journalistes, politiciens, pédagogues) ont récemment perdu l'usage d'une soixantaine de qualificatifs précis, tous remplacés par " compliqué " ? > Le français est-il en danger parce que " sur " a supplanté en vingt ans toute autre préposition ; et ainsi phagocyté trente finesses de sens ?     > Le français es-il en danger parce que des amateurs de sophismes peuvent se faire mousser à expliquer que c'est pas grave, cet appauvrissement massif ? Oui bien sûr, si le pouvoir leur est confié d'inciter à cet appauvriss

l'intelligence des mots : bientôt un oxymore ?

Sans plaider pour notre propre parcours de matheux, nous avons tenté en Sorbonne de faire admettre que la distinction entre élèves matheux et littéraires n'était pas pertinente en matière d'évaluation scolaire et professionnelle de l'intelligence rationnelle . Car la vraie différence est entre les esprits rigoureux ou non, que leur logique se soit aiguisée par le juste maniement des signes mathématiques ou linguistiques. Encore faut-il qu'elle se soit aiguisée avant l'accès aux postes les plus en vue du journalisme. Cela seul pourra épargner aux masses placées devant le journal télévisé de TF1 d'entendre par exemple, en guise de lancement de sujet, cette perle d'absence de rigueur logique dans le maniement du français :  " Xavier Dupont de Ligonnès n'est pas l'homme arrêté " . (sic !) Avec de telles interversions entre sujet et complément, la question se pose : les malheureux enfants de Ligonnès ne sont-ils plus vivants, ou sont-

ponctions et pensions de retraite

Au soir du 5 décembre 2019, journée de grève dans ce pays francophone, un grand débat est diffusé sur la chaîne française de télévision publique France 2 autour de la réforme des retraites. Son animatrice s'inscrit dans un courant de diction transformant depuis peu les sons " en " ou " an " en son " on ". Quand on ne le sait pas, on croit dur comme fer l'entendre parler répétitivement des " ponctions de retraite ". Car notre cerveau a cette faculté magique de rétablir instinctivement du sens lorsqu'il entend un mot qui en est vide. Or, l'animatrice nous parlait en fait des "ponsions de retraite", ce qui est vide de sens. Comme elle plaçait l'accent tonique sur la première syllabe, dans le pur style oratoire journalistique et à l'inverse de la prononciation naturelle du français, notre cerveau a naturellement considéré comme important le son accentué, à savoir le son " pon ". D'où la recherche de

Buckingham, subjonctif et conditionnel

Communiqué officiel de Sa Majesté le reine d'Angleterre, à en croire les médias de France et d'Andorre : " Bien que nous aurions préféré qu'ils restent des membres actifs de la famille royale à plein-temps, etc." Aïe... Cette colossale faute de conjugaison n'existe pas dans le communiqué original. Et pour cause. Il se trouve qu'Elizabeth II parle un anglais sans faille et un excellent français. On ne saurait en dire autant du traducteur improvisé ou de la traductrice improvisée de cette dépêche de presse, qui ne maîtrise impeccablement ni l'une ni l'autre langue, ni des rédacteurs en chef et journalistes français et andorrans qui ont tous, sans aucune exception constatée par nos soins, repris cette traduction calamiteuse telle quelle à la radio, à la télévision, sur internet et dans le presse imprimée. En anglais, la conjonction "although" qui signifie " bien que " est suivie de l'indicatif. Mais sa traduction francop