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Buckingham, subjonctif et conditionnel

Communiqué officiel de Sa Majesté le reine d'Angleterre, à en croire les médias de France et d'Andorre : "Bien que nous aurions préféré qu'ils restent des membres actifs de la famille royale à plein-temps, etc."

Aïe... Cette colossale faute de conjugaison n'existe pas dans le communiqué original. Et pour cause.

Il se trouve qu'Elizabeth II parle un anglais sans faille et un excellent français. On ne saurait en dire autant du traducteur improvisé ou de la traductrice improvisée de cette dépêche de presse, qui ne maîtrise impeccablement ni l'une ni l'autre langue, ni des rédacteurs en chef et journalistes français et andorrans qui ont tous, sans aucune exception constatée par nos soins, repris cette traduction calamiteuse telle quelle à la radio, à la télévision, sur internet et dans le presse imprimée.

En anglais, la conjonction "although" qui signifie "bien que" est suivie de l'indicatif. Mais sa traduction francophone est obligatoirement suivie du subjonctif. Quiconque en doute pourra vérifier s'il nous disons "bien que tu sois con comme un balai" ou "bien que tu es con comme un balai". La première option est la bonne. La seule bonne.

La traduction correcte du communiqué du palais de Buckingham était donc royalement : "Bien que nous eussions préféré qu'ils restassent, etc". Ou, moins suranné : "Bien que nous ayons préféré qu'ils restent, etc".

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