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le français est-il en danger ?

"Le français est-il en danger ?" Telle que posée par Mmes Candea et Véron, duo de conférencières militantes de la dégradation active du français au nom de la liberté des opprimés, c'est une question tendancieuse et sophiste, visant à ridiculiser quiconque s'attache à la vitalité de cette langue plutôt qu'à sa dislocation et son atrophie.

> Le français est-il en danger parce que les orateurs professionnels (journalistes, politiciens, pédagogues) ont récemment perdu l'usage d'une soixantaine de qualificatifs précis, tous remplacés par "compliqué" ?

> Le français est-il en danger parce que "sur" a supplanté en vingt ans toute autre préposition ; et ainsi phagocyté trente finesses de sens ?
 
  > Le français es-il en danger parce que des amateurs de sophismes peuvent se faire mousser à expliquer que c'est pas grave, cet appauvrissement massif ? Oui bien sûr, si le pouvoir leur est confié d'inciter à cet appauvrissement. > Le français est-il en danger quand la langue limpide de Stendhal, Baudelaire, Yourcenar ou Camus tend à devenir de l'ancien français, inaccessible à la génération montante ? On peut en débattre.

Mais le français est menacé sans conteste par un consternant éloge de la paresse langagière, ressassé au sein même des services publics français - universités, CNRS, groupes audiovisuels publics, administrations territoriales, etc.

La paresse et la négligence ne sont pas ce dont la langue, notre bien culturel premier, a besoin. Ce patrimoine vivant a besoin d'être aidé à exalter sa richesse sémantique et vocalique, ainsi que la cohérence de son écriture et de sa structure syntaxique.

Les profs de lettres précitées militent pour l'inverse. Écoutez-les, lisez-les, regardez-les. Elles le font pour voler au secours "des déshérités et des femmes", disent-elles. On voit mal le lien, mais elles le fabriquent. Tel est le travail hors-sujet dont elles se flattent. Telle est l'imposture scientifique à l'œuvre. À moins qu'il s'agisse d'un sincère aveuglement. Dans ce cas, sans doute ignorent-elles que les langues meurent et vivent en se fichant pas mal qu'une personne masculine soit un féminin grammatical ? Ou qu'un témoin de moralité féminin soit un masculin grammatical. Et sans y voir d'oppression des hommes par les femmes ni l'inverse.
Notre illustration : "L'angoisse", tableau d'August Friedrich Albrecht Schenck

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