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Articles

Affichage des articles du août, 2020

support papier : le monstre administratif indécrottabe

Sachant que le papier est par nature un support, il est inapproprié de le préciser dans la formule " sur support papier ", comme il serait inapproprié de voyager " en véhicule voiture " ou de servir le beaujolais " dans un récipient verre ballon ". Cette précision superflue, appelée périssologie, se double ici d'un viol de la grammaire : qualifier un terme à l'aide du mot papier , notre langue ne le permet pas car le mot papier n'est pas un adjectif ! Les choses ne sont pas " papier ", elles sont en papier ou sur papier ou de papier [telle notre licorne]. Le français connaît les industries papetières (industries du papier), les cocottes en papier et les corbeilles à papiers , mais ne connaît pas les documents papiers (sic), les versions papier (sic), les annuaires papier (sic), le support papier (sic) ni les objets " papier " d'une manière générale.  Les formules employant le mot papier comme qual

les misères du son Ê en fin de mots

"Vous aviez dit que vous ne feriez plus d'interviews du 14 juillet, que c'étez terminé."   (Léa Salamé, journaliste interrogeant le président de la République française, 14 juillet 2020) Dès son entrée en matière, cette intelligente locutrice professionnelle dépourvue de tout accent régional, promeut une envahissante coquetterie de la diction médiatique : la préciosité articulatoire par laquelle les terminaisons de étiez et était  ne sont plus différenciées. Et cela au détriment du son Ê, déformé en son É.  Ainsi, lait et laid deviennent-ils lé . Et ainsi la prononciation de nos verbes au conditionnel et à l'imparfait devient-elle plus qu'imparfaite... Les sons -AIS, -AIT et -AIENT, très caractéristiques de ces temps de conjugaison, sont trahis comme par des illettrés qui croiraient bon de les réécrire à leur guise : "je voudré vous voir, tu été parti, elles pleurez de rage". Ce que Mme Salamé prononce ici C'ÉTEZ (ou SÉTEZ ou C'

réprimer ou réprimander ?

"Plusieurs villes réprimandent l'absence de port du masque" (nous dit un journaliste de télévision lisant son prompteur) C'est mignon tout plein, mais c'est faux : ces communes ont décidé de RÉPRIMER l'absence de masque. Au-delà de l' admonestation, puis de l' avertissement , leurs maires ont décidé que l'heure n'était justement plus aux réprimandes mais aux amendes à 130€. Donc à la répression, qui est le fait de réprimer et non de réprimander . De plus, on ne réprimande pas une faute mais une personne qui la commet. Car réprimander est synonyme de gronder . CLIQUEZ ICI  POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE