Accéder au contenu principal

présumés coupables et présumée ignorante

"Pourquoi est-ce que les médias ne donnent pas les noms des présumés assassins, des présumés violeurs ?"
(Marine Le Pen, présidente de parti politique, 16 juillet 2020)

Encore débutante ou déjà chenue, lorsqu'on est une oratrice professionnelle de langue maternelle française, on connaît le sens du verbe présumer : "Croire d'après certains indices, se faire une conviction sans preuves".

On obtient du même coup la réponse à la question ci-dessus, faussement naïve et délibérément dévastatrice des libertés primordiales : on ne désigne pas comme coupables des personnes que l'on croit violeuses ou meurtrières selon certains indices mais SANS PREUVES.
Cela évite les lynchages et, plus généralement, les dénonciations calomnieuses et les condamnations sans preuves ni jugement, qui sont des barbaries.

Par ailleurs, Mme Le Pen - qui est juriste de formation - exploitait ici la légitime émotion suscitée par un homicide par violences volontaires ayant entraîné la mort d'un conducteur de bus, en réaction à une juste réprimande, donc sans préméditation. Ce qui s'appelle un meurtre et non un assassinat.
Le recours abusif au terme assassins au lieu de meurtriers procède d'une emphase qui aboutit paradoxalement à banaliser la gravité maximale de l'acte spécifique qu'est l'assassinat.

POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE, CLIQUEZ ICI

Commentaires

Articles les plus lus cette semaine

à très vite ou à très bientôt ?