Un directeur commercial dont nous tairons charitablement le nom se plaît à disserter sur "La relation client et la connaissance client".
Cette vogue sans doute irréversible de l'expression "relation client" (et tous ses dérivés) consterne les gens qui sont passés par l'école maternelle, le collège puis le lycée, sans aller ensuite se fourvoyer dans une école de commerce, où l'on désapprend, point par point, et avec beaucoup de détermination semble-t-il, les fondements de la langue française.
Le jour où tout le monde accolera ainsi les mots à la façon des "relation client" et "taxe carbone" ou "structure bois", c'est-à-dire sans lien syntaxique, on verra éclore des "robes mariée" [robes de mariée], "chefs service" [chefs de service], "jardins plantes" [jardins botaniques, jardins des plantes], "directeurs argent" [directeurs financiers], etc. On n'en frétille pas d'impatience.
NDE : Cet article a été publié à l'été 2009. Nous le remettons sur le dessus de la pile car, hélas, nous ne nous étions pas trompés en parlant de la "vogue, sans doute irréversible," de cette régression de la langue du commerce vers un âge préhistorique auquel la syntaxe n'était qu'embryonnaire voire inexistante, comme ici.
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