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échouement au JT de France 2



Au journal télévisé vespéral de France 2  [13 octobre 2019].

"L'an dernier, un élève braquait son professeur avec un pistolet". Non : ce charmant élève a braqué un pistolet sur son professeur, et non braqué un professeur avec un pistolet...

La voix off de ce reportage poursuit : "Deux mains, etc". Or, il va s'avérer qu'il ne s'agit pas de deux mains mais de demain. La différence entre le son -eu- de feu ou vœux et le son -eu de peur et cœur, cette nette précision sonore qui distingue pareillement deux mains et demain ou jeûne et jeune ? La voix off s'en tape.

Sujet suivant, sur un échouement en Corse. Autre voix off pour cet autre reportage. La voix d'un homme jeune nous parle des "garde-cotte" et de "la zonne", au lieu du garde-côtes et de la zone. Un accent régional qui l'empêcherait de prononcer correctement les sons Ô fermés ? Pas du tout, puisque ce même récitant nous parle des "rôchers" au lieu des rochers. Ce professionnel de la parole nous met un Ô ou il ne faut pas et nous en prive où il en faut. Plus incohérent encore, il prononce correctement la roche (et non "la rôche") mais ne parvient pas à faire le lien instinctif entre entre roche et rocher pour les prononcer à l'unisson.

C'est donc simplement le gros bordel (et non "bôrdel") dans la phonétique, la sémantique et la syntaxe médiatiques, à France Télévision comme ailleurs en France sinon hors de France. On le savait, on s'afflige tout de même de voir la tendance s'accentuer de façon exponentielle. Et on éteint la télévision, lassé de devoir corriger in petto, toutes les dix secondes, la forme informe de ce qui nous est dit.

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Commentaires

Miss LF a dit…
Précision terminologique : l'échouement est involontaire, accidentel ; l'échouage est volontaire. Un échouage illicite peut-être maquillé en échouement.
Pierre a dit…
J’écoutais récemment une émission de Radio Sud consacrée au vin. Un des animateurs, dont je tairai aimablement le nom, a brièvement présenté les vins des « cottes de bonne » et des « hottes cottes de bonne. » Dans leurs niches, les bouteilles de côtes et hautes-côtes-de-beaune en tremblent encore...

P.S. Beaune avec majuscule quand il s'agit de l'appellation (et de la ville, évidemment), beaune (sans majuscule) quand il s'agit du vin : ce beaune est bouchonné. Êtes-vous d'accord ?

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