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Affichage des articles du octobre, 2013

suite à

Initialement, l'expression '' suite à' ' n'était employée que par dérision, au même titre que " rapport à ". Pour singer la langue administrative ou militaire malhabile, dans des phrases comme : " Mon adjudant, j'voudrais vous causer rapport à l'invasion de punaises de cavalerie ". L'effet était comique car chacun sait d'instinct que la construction des locutions '' suite à '' et '' rapport à '' est absolument défectueuse ; puisque le complément de nom se construit avec la préposition de et non la préposition à : il convient de dire " le père de Louis " et non " le père à Louis ".  De même : " la suite de l'action ", et non " la suite à l'action ". En France, contrairement au Québec , cette dimension sarcastique a récemment été perdue de vue par des professionnels de la langue écrite et parlée devenus coutumiers d'employer suite à au l

lettre ouverte à tout proviseur en délicatesse avec son nom de fonction

Mesdames et Messieurs les proviseurs, Le 10 octobre 2014, l'Académie française a publié une déclaration solennelle et très circonstanciée, rappelant à toutes et à chacun que : " des formes telles que professeure, recteure, auteure, ingénieure, procureure, chercheure, etc, constituent de véritables barbarismes . " C'est donc avec étonnement et contrariété que nous voyons des proviseurs contentes de se parer du titre de " proviseure " (sic), bien que cette féminisation mal ficelée soit réprouvée par la seule autorité linguistique incontestée en matière d'usages francophones. Ce n'est pas mener un combat d'avant-garde que de commettre cette faute d'orthographe tout en étant parée de l'autorité pédagogique d'un chef d'établissement du second degré. C'est au contraire donner l'exemple du mépris de sa propre langue - non dans la féminisation de son titre s'il peut l'être, mais dans la manière irréfléchie de le f

en finir avec au final

La faute de français " au final " (sic) a connu une propagation fulgurante, entre 2005 et 2008. Depuis, la contagion de notre langue par cette expression fautive s'est stabilisée mais son succès ne se dément pas. C'est pourtant une locution que les professionnels de la langue ne devraient ni employer ni accréditer auprès du public. Car le barbarisme " au final " (sic) est formé de manière défectueuse sur le modèle de " au total ", par oubli de l'existence du nom commun fin qui a déjà fourni la locution à la fin . Or, la fin , ça existe ; le total (au total) aussi ; le départ (au départ) aussi ; le fond (au fond) aussi. Mais " un final ", ça n'existe pas. La langue française ne connaît que  la finale [la finale d'un championnat, par exemple] mot féminin, ou le finale [le finale d'une symphonie, par exemple] mot masculin malgré son E ... final. Oui, qu'il soit féminin ou masculin, le substantif français

matériel et matériaux

Une journaliste d'une chaîne d'information de la télévision française [  LCI  ] décrit le sable naturel comme étant " un matériel indispensable à la fabrication des semi-conducteurs ". Comique involontaire. Car le sable est un matériau de fabrication et non un matériel (tel un outillage). Mais son rédacteur en chef et elle présument manifestement que matériel  est le singulier de matériau ... Rappelons donc qu'il n'en est rien : • un matériel, des matériels ; comme un miel, des miels. • un matériau, des matériaux ; comme un étau, des étaux.