La Mission linguistique francophone a constaté en France, depuis 2008, un net accroissement de l'emploi du double sujet [nom+pronom] : " l'eau elle est froide" , "le singe il grimace ", etc. Cette construction était jusqu'à présent l'apanage des enfants (" le maître il a dit ") ; et on les reprenait (" le maître a di t "). Le double sujet était aussi utilisé pour railler une mauvaise maîtrise du français par des étrangers peu instruits (" la madame elle est partie "). Mais depuis dix ans, l'accumulation du nom et du pronom est devenue fréquente dans la bouche des Français adultes, jusque dans celle des hauts personnages de ce beau pays qui, une fois encore, donnent le mauvais exemple en matière de francophonie. Bien sûr, les journalistes et animateurs de médias audiovisuels suivent la même pente et propagent cette faute de syntaxe, comme si soudain le pronom faisait partie intégrante de la forme conjuguée...
la langue est vivante, veillons ensemble sur sa santé