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Articles

Affichage des articles du mars, 2014

pauvre verbe faire

Dès l'école primaire, on apprend à se défier d'un usage excessif du verbe faire , un peu vite qualifié de "pauvre" par nos maîtres. Beaucoup de professionnels de la communication écrite ou parlée oublient cette leçon à l'âge adulte, et reprennent à leur compte des formules comme " faire de l'essence " ou " refaire son retard " ou encore " refaire son handicap ".  "Je peux vous faire une carte bleue ?" demandent même certains clients désireux de payer par carte de crédit*. La Mission linguistique francophone note que cette négligence lexicale est actuellement en progression, et rappelle que certains emplois des verbes faire et refaire sont impropres, principalement parce qu'ils appauvrissent la langue et obscurcissent le sens. Ainsi, on fait le plein d'essence, mais on ne "fait" pas de l'essence : on en fabrique si on est un industriel du pétrole, on en achète , on en prend ou on en cherc...

taiseux

Qui parle trop est bavard ; qui parle trop peu est taciturne . Avec le sympathique adjectif et substantif taiseux , les Belges et les Franc-Comtois ont donné au français un synonyme familier de taciturne . On constate que taiseux tend à s'imposer dans la langue des médias au détriment de taciturne , sans conscience de son registre familier ni crainte d'anachronisme. "Cyrus le Taiseux", titre Le Monde au sujet de l'empereur persan, très éloigné dans le temps et dans l'espace de ce récent patois bisontin (= de Besançon) et non byzantin  ! Le titre qui s'imposait, historiquement et géographiquement, était "Cyrus le Taciturne". Il est vrai que taiseux , contrairement à taciturne , épargne aux journalistes et aux animateurs de radio et de télévision - puis à chacun de nous par mimétisme médiatique - l'effort de remonter à la racine latine tacere qui créa taciturne mais est trop éloignée en apparence de " se tair e ". Le jou...