Dans son Journal atrabilaire , Jean Clair a immortalisé les sévices que les annonces sonores de la RATP font quotidiennement subir à la langue française, directement dans les oreilles des millions d'usagers du métro parisien. Ces fautes sont tellement lourdes qu'elles font grimacer ou sourire certains voyageurs... Mais la plupart d'entre eux prennent au contraire les messages publics de la RATP pour modèles, supposant - bien à tort - que la direction de la communication de cette entreprise de service public met un point d'honneur à les formuler dans un français impeccable. On remarque que la RATP aime les circonlocutions, mais se prend facilement les pieds dans le tapis (roulant ?) de la syntaxe ou du style. Elle ne dit pas " suicide " ni " tentative de suicid e", elle dit " accident grave de voyageur ". On peut comprendre son souci de ne pas appeler un suicide par son nom afin de ne pas heurter les âmes sensibles. Mais on peut moin...
la langue est vivante, veillons ensemble sur sa santé