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Articles

Affichage des articles du octobre, 2021

dénoter, détoner et détonner

Un journaliste inexpérimenté interroge une journaliste expérimentée et lui prête cette réponse : " Notre magazine dénote dans le paysage médiatique et politique ". Que nenni, jeune ami. Votre interlocutrice n'a pas pu commettre pareille confusion entre les verbes dénoter et détonner . Son magazine détonne . C'est-à-dire qu'il est d'un ton différent, d'une coloration différente. Et cela dénote une certaine audace de la part de son équipe de rédaction. C'est-à-dire que cette audace est notable . Si le contenu de la publication est explosif, il peut même  détonner dans le paysage médiatique au point d'y détoner ! Avec un seul n, comme dans la  détonation qu'il fait entendre. Pour éviter cette confusion fréquente, il suffit de ne pas perdre de vue le fait que détonner se construit toujours sans complément d'objet : ça détonne, tout court, car c'est d'un autre ton - tout est dit. Tandis que dénoter exige toujours un compléme...

non : caméra piéton / oui : caméra d'intervention

Caméra d'intervention fixée à l'épaule Les services de police municipaux et nationaux sont invités à bannir de leur langue de travail le barbarisme ''' caméra piéton ''' (parataxe fautive, pour ''caméra de piéton'') par lequel certains ont malencontreusement désigné un dispositif d’enregistrement vidéo et sonore utilisé par les forces de l’ordre pour filmer des interactions avec le public, avec des délinquants, voire des criminels. Bref, une caméra légère et compacte attachée à la poitrine ou à l’épaule des agents de la sécurité publique. L'Office québécois de la langue française n'a pas admis l'appellation " caméra-piéton " (sic) parce qu'elle relève du pur charabia, et a entériné sans détours une formule impeccablement claire et nette : caméra d'intervention . La Mission linguistique francophone entérine aussi cette appellation irréprochable, et a été suivie par l' Académie française . Il es...

permettre de pouvoir

" Il faut que cela puisse pouvoir permettre aux Parisiens de, etc " (Anne H., maire de la capitale mondiale de la francophonie, 14/02/2020). Certes, cette énormité est extraite d'une allocution improvisée ; pas d'un texte écrit ni lu. Mais tout de même... L'allocution était improvisée par une professionnelle de l'allocution improvisée. Et présidente de l'association internationale des maires francophones. Sans aller jusqu'à ce triple " puisse pouvoir permettre " (au lieu de " permette "), nous observons dans les médias des pays francophones d'Europe que sont la Suisse, la Belgique et la France, une multiplication des adeptes de l'enchaînement des verbes permettre et pouvoir : " cela permet de pouvoir etc ". Or, par définition, ce qui permet une chose la rend possible. Ce qui nous permet de faire nous met en situation de pouvoir faire . Dire " cet outil permet de pouvoir ouvrir une porte ", c'e...