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Articles

Affichage des articles du novembre, 2021

bientraitance

La Mission linguistique francophone  a constaté dès 2014 l'expansion du néologisme bientraitance , employé dans l'univers de l'action sanitaire et sociale comme antonyme de maltraitance . Cette création peut incommoder par son parfum technocratique ou surprendre par sa nouveauté, mais elle est irréprochable sur le plan étymologique et sémantique. Autrement dit, elle est bien construite et son sens n'est ni incohérent ni obscur. Maltraitance et bientraitance s'inscrivent dans la lignée de bienfaisance et malfaisance . Faire le bien et faire le mal ; traiter bien et traiter mal. Pour confirmer sa légitimité, il reste aux Francophones à assurer la vitalité de ce terme dans notre langue, en veillant à ce que son emploi ne soit pas à la fois accaparé et restreint par le secteur sanitaire et social, comme l'est depuis quelques années l'adjectif durable par le discours environnemental. • • • POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUIST...

citoyen : un qualificatif usé et usant

À propos " d'élections citoyennes " et d'un " Prix du Projet Citoyen ", la Mission linguistique francophone analysait en 2011 un travers consistant en l'usage inexact et abusif du mot citoyen . Un substantif transformé, même par les pouvoirs publics, en un adjectif redondant, devenu la caution de tout ce qui peut être entrepris dans la sphère civique [et non " citoyenne ", en vrai français], dans le domaine civil , ou en politique . Exactement un an plus tard, dans la catégorie des extensions de sens abusives , l' Académie française a repris notre flambeau sous forme d'un article de son blog Dire, ne pas dire , prestigieux petit frère du nôtre. L'article de l'Académie mérite d'être cité textuellement. "Il est fait aujourd’hui un fréquent mais curieux usage du nom citoyen, qui devient un adjectif bien-pensant associant, de manière assez vague, souci de la bonne marche de la société civile, respect de la loi e...

ne révélez pas la fin du film (mais oubliez le barbarisme "divulgâcher")

Avec tout le respect dû à la Direction de la langue française et des langues de France (DGLFLF) et à l'académicien français Frédéric Vitoux , qui applaudissent ensemble le vain et vilain néologisme " divulgâcher " (sic), on aimerait rappeler à l'une et à l'autre que cette création artificielle est sans nécessité puisque plusieurs verbes français existent déjà pour exprimer le verbe franglais " spoiler " (prononcé spoï-lé), au sens de " révéler le détail ou le dénouement d'une intrigue ". Les premiers de ces verbes existant déjà sont très beaux et ne comportent que trois syllabes (contre quatre à "divulgâcher" et sa surcharge bien vaine). Ce sont DÉFLORER et DÉVOILER . " Ne déflorez pas la fin du film !" et " Ne dévoilez pas la fin du film !" sont les très exactes traductions, en français sobre, du franglais snob et ado " Ne spoilez pas la fin du film !". On peut aussi demander à ne pas évente...

crimes et délits

Une ineptie comme " les crimes de tapage nocturne ont augmenté de 75% à New York " [journal télévisé de TF1] confirme que les journalistes francophones ont besoin d'un dictionnaire des faux amis , et de le potasser d'arrache-pied. Il en existe d'excellents qui ne devraient pas rester sur les étagères, mais équiper la table de travail, voire la table de chevet, de ces professionnels de l'approximation linguistique. L'anglais a crime désigne indistinctement un crime ou un délit - notions juridiques que le français ne confond pas. À propos d'une affaire politique concernant un ministre contraint d'avouer avoir menti, la presse française n'a pas cessé de nous expliquer ceci : " en France, contrairement aux USA, le crime de parjure n'existe pas ". Assertion rendue fausse par le même faux ami. Car aux USA non plus, " le crime de parjure " n'existe pas. Ce qui existe aux USA, c'est le délit de parjure ! ...