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Articles

Affichage des articles du mars, 2024

"suite à" : ses ravages s'amplifient

La locution suite à ravage toujours plus amplement la langue française. Les dix dernières années furent marquées par son expansion dégoulinante et l'appauvrissement impressionnant qui en résulte et se confirme.   Curieusement, la formule suite à est construite selon une aberration syntaxique que personne n'applique à d'autres locutions similaires (1). Qui dit  "cause à"  au lieu de " à cause de"  ? Personne. C'est pourtant exactement la même faute de syntaxe qui est commise d'un cœur léger dans " suite à"  au lieu de " à la suite de" . Cette surdité aux incohérences internes à sa propre langue, voilà ce qui intrigue et consterne. Mais le problème tient surtout à la désertification culturelle et intellectuelle causée par la propagation ravageuse de la faute de français " suite à" . Nous dressons ci-dessous une liste de vingt-et-une prépositions et autres formules synonymes, mortes ou agonisantes par la faute de...

pour des chefs en meilleure forme

LETTRE OUVERTE À MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE  [France]. Nous vous vous écrivons respectueusement en votre qualité de ministre de tutelle de l'Académie française. Sous la pression d'une partie exaltée mais peu éclairée de l'opinion publique, cette institution vénérable a reçu injonction d'entériner un choix malencontreux. Au nom du droit à l'erreur, et du devoir de ne jamais s'y entêter, peut-on espérer que vous repenserez ce choix ? Voici de quoi il retourne. Comme en atteste le greffe  (du tribunal) terme masculin homographe du mot féminin la greffe  (de peau), la terminaison - effe  n'est aucunement la marque distinctive du féminin. Dès lors, il est bien regrettable que la féminisation de le chef  sous la forme dogmatique "la cheffe" ait été artificiellement imposée à notre langue dans son pays d'origine, au lieu de LA CHEF, féminisation naturelle et immédiate, calquée sur les sobres et justes modèles de la nef et la clef . Reje...

emplois absurdes de "... et autres"

Dans les pages du journal Le Monde , un article intitulé " Adidas et autres Coca-cola misent gros " semble affirmer par ces mots qu'Adidas est un Coca-cola parmi d'autres ... Ce qui ne veut strictement rien dire - à moins que le jus de chaussette de sport soit depuis peu mis en bouteille. Cet usage de la locution " et autres " suivie d'un terme qui ne désigne pas un ensemble d'éléments incluant le précédent est à bannir. Non pour des raisons de style ou d'esthétique, mais parce qu'il convient, si l'on aspire à vivre le plus heureux possible, de s'abstenir de passer pour parfaitement stupide devant son auditoire. On entend pourtant, encore de nos jours, de nombreux orateurs professionnels (journalistes, politiciens, enseignants) procéder à des énumérations de ce genre : " les tigres, pumas et autres lions ". Or, ni les tigres ni les pumas n'étant des lions, il ne peut exister " d'autres lions " à ajout...