Le français de France a subi ces vingt dernières années une évolution phonétique alarmante : la quasi disparition du son " ê " en début et en fin de mot ou dans les mots monosyllabiques. "J e veux la paix !" devient " je veux laper !" Il ne s'agit pas d'accent régional mais de paresse articulatoire : le son ê exige d'ouvrir un peu plus largement la bouche et serait donc trop fatiguant à prononcer. C'est ainsi que la baie des Anges [avec impérativement deux sons " ê " bien ouverts, comme dans fête ] devient l'abbé Dézange [avec deux sons " é " tout fermés, comme dans bébé , à la place des deux sons " ê " de baie et des ]. Constatée à chaque instant sur la langue des récitants de la presse parlée de France, la disparition quasi générale de la distinction entre fée et fait , entre démons et des monts , entre poignée et poignet , s'étend immanquablement aux autres locuteurs professio...
la langue est vivante, veillons ensemble sur sa santé