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Articles

Affichage des articles du novembre, 2014

abus de la préposition "sur"

" Nous sommes remontés sur l'assassin. " (Un directeur de la police judiciaire française, France 3) La préposition SUR est ici employée abusivement à la place de JUSQU'À : " Nous sommes remontés jusqu'à l'assassin " aurait dû déclarer ce spécialiste français de la traque d'assassins, interrogé par la télévision de son pays. Or, non. Aujourd'hui, un haut fonctionnaire de police, membre de l'élite intellectuelle donc, et francophone de naissance, nous informe sans rougir que son enquête lui a permis de remonter sur l'assassin. On l'imagine juché sur les épaules d'un assassin.  Les ravages ainsi causés par l'abus de la préposition sur s'étendent sans répit depuis 30 ans. Et le divorce semble par moments entièrement consommé entre une langue et ses plus fins esprits. POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE,  CLIQUEZ ICI   Pour prendre directement connaissance des mis...

le contraire des documents numériques

La notion de document numérique ou informatique s'oppose désormais à celle de document produit sur papier , document imprimé , document manuscrit , document matériel ou matérialisé , document sur papier . Comment exprimer cette matérialité qui allait autrefois de soi ? Une chose est certaine : le contraire de " document numérique " n'est pas " document papier " ni " version papier " ni " édition papier " ! Ces formulations aberrantes, devenues majoritaires dans le français administratif, sont réprouvées par les autorités linguistiques francophones [Académie française, Office québecois de la langue française, Mission linguistique francophone], car un tel emploi de papier comme adjectif exprimant le contraire de numérique ou électronique est fautif sans discussion possible ; tout simplement parce que le mot papier n'est pas un adjectif. Des dizaines de millions de francophones semblent ne plus en avoir conscience, et s...

impacter

Le verbe " impacter " ressemble à du français, mais ce n'en est pas. C'est un barbarisme à prétentions anglophones, employé dans divers sens liés à la notion d'impact. • Impact physique . Ce sont ici les verbes  percuter, heurter, frapper et leurs synonymes qui doivent toujours être employés au lieu du barbarisme " impacter ". Exemple correct : "la balle l'a frappé ici ; on en voit nettement l'impact." • Impact immatériel , symbolique , émotionnel, fonctionnel, organisationnel, social . " Impacter " remplace ici abusivement des verbes comme affecter, toucher, heurter, ébranler, bouleverser, perturber, gêner, déstabiliser , interpeler, attirer l'attention, concerner, influer,  et tous leurs synonymes exprimant un effet subtil ou violent sur un élément immatériel, sur une émotion, sur un destin, sur un projet, sur une situation sociale, etc. Ainsi, une étude d'impact s'efforce-t-elle de déterminer dans quel...

le web est mort mais internet est vivant

Le Web est mort en Francophonie, mais internet est vivant. Le Journal officiel de la République française a publié les seuls termes admis en français pour désigner the Internet ou the World Wide Web . Ce sont internet ,  toile , toile mondiale ou toile d'araignée mondiale . Pour ce dernier, le sigle TAM est aussi accepté. Mais les trois lettres WEB ne le sont plus. La Mission linguistique francophone a constaté que les administrateurs autodidactes de la version francophone de Wikipédia ne tenaient aucun compte de cette évolution et persistaient - au prix d'éventuelles rétorsions rageuses contre leurs contradicteurs mieux éclairés - à dénommer "sites Web" les sites internet. Dommage de se cramponner avec un tel passéisme à cette traces de rouille d'une autre ère numérique. Surtout lorsqu'on a le privilège insigne de régenter la langue pratiquée par les francophones avides du savoir encyclopédique qui scintille sur la toile mondiale tissée par la précie...

en termes de

Comme il n'y a pas le moindre mot anglais, ni aucune rime en -ing , peu de gens entendent un anglicisme assourdissant dans l'expression " en termes de ". C'est pourtant du pur anglais ( in terms of ) traduit mot-à-mot et à la va-comme-j'te-pousse par des professionnels négligents œuvrant dans le monde de la presse, de l'édition, de la traduction bien sûr, et des affaires. Mais les affaires internationales et le marketing, ce qui les a rendus très désireux de parler pour le restant de leurs jours comme ils ont entendu le faire à Wall Street durant leur stage de quatre semaines aux USA. Cette entrée en contrebande de in terms of dans le français courant s'est produite peu avant la fin du vingtième siècle. Depuis, la tache s'incruste dans le tissu des raffinements langagiers qui drape nos discours et nous les rend seyants. Mais que signifie réellement " en termes de " dans toute autre langue que son habituel franglais ? En français, en terme...

loin s'en faut

Très prisée de certains orateurs politiques et commentateurs médiatiques, l'expression " loin s'en faut " (sic) est une contorsion vide de sens, qui résulte de l'hybridation difforme de deux ou trois expressions, toutes parfaitement correctes quand on ne les mélange pas : loin de là et il s'en faut de beaucoup ou il s'en faut de peu , avec un zeste de loin de moi cette idée. On s'étonne que des êtres doués de raison, et ayant pour mission ou pour ambition de régler le fonctionnement de la vie sociale, s'égarent à ce point dans l'absurde et soient à ce point privés de la capacité de s'assurer qu'une formule dont ils se gargarisent possède bien une queue et une tête. Car vraiment,  c'est quoi Monsieur le Sénateur un loin qui s'en faut ? Vous pouvez nous en faire l'analyse grammaticale ? Certes non. Vous qui ne pérorez pas dans les médias, n'allez pas non plus imaginer que " loin s'en faut " vous fer...

relations publics

Cette faute d'orthographe manifeste est en réalité un barbarisme insidieux, inventé par idolâtrie du jargon des affaires, entre communicants fiers de leur perte de repères linguistiques et logiques, et désireux d'en faire largement étalage. Voici de quoi il retourne. En France, quelques agences spécialisées dans les relations publiques se sont regroupées dans le syndicat Syntec, dont le président a tenté de promouvoir entre 2010 et 2016 la notion de "relations publics" (sic). Désignation ahurissante adoptée depuis par une des sociétés ainsi syndiquées, à l'instigation de l'inventeur ci-contre, dont il convient de taire le nom par humanité. Cette tournure grammaticalement fautive se veut calquée sur le modèle d'autres expressions incorrectes telles que "les relations investisseurs" (sic) [au lieu de les relations avec les investisseurs ] ou "la relation clients" (sic) [au lieu de la relation commerciale ou les relations avec les cl...