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Articles

Affichage des articles du octobre, 2019

dénoter, détoner et détonner

Un journaliste inexpérimenté interroge une journaliste expérimentée et lui prête cette réponse : " Notre magazine dénote dans le paysage médiatique et politique ". Que nenni, jeune ami. Votre interlocutrice n'a pas pu commettre pareille confusion entre les verbes dénoter et détonner . Son magazine détonne . C'est-à-dire qu'il est d'un ton différent, d'une coloration différente. Et cela dénote une certaine audace de la part de son équipe de rédaction. C'est-à-dire que cette audace est notable . Si le contenu de la publication est explosif, il peut même  détonner dans le paysage médiatique au point d'y détoner ! Avec un seul n, comme dans la  détonation qu'il fait entendre. Pour éviter cette confusion fréquente, il suffit de ne pas perdre de vue le fait que détonner se construit toujours sans complément d'objet : ça détonne, tout court, car c'est d'un autre ton - tout est dit. Tandis que dénoter exige toujours un compléme...

compter de zéro à sans

Sans aucun doute, " zéro doutes " et " zéro défauts " ne sont pas sans défaut. Au gré d'un infantilisme langagier indéniable, le marketing a un jour remplacé la préposition " sans " par le nombre " zéro ". Pour vendre, par exemple, du " Coca-Cola zéro sucres ". Avec un S de pluriel fautif à " sucres ", comme si zéro était un nombre supérieur ou égal à 2, quantité minimale exigée pour un pluriel. Ou plutôt, comme si zéro devenait la nouvelle préposition exprimant l'absence, en lieu et place de sans. Or, contrairement au chiffre zéro, l'irremplaçable terme sans est seul apte à être suivi d'un pluriel. En effet, la notion d'absence qu'il exprime ne coïncide pas forcément avec un singulier. Prenons cet exemple : " sans enfant " ou " sans enfants " ? Réponse : les deux. Car un couple sans enfant demandera à ses amis de venir sans enfants. Ce couple n'a pas d'enfant, p...