Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du août, 2021

parents dont l'enfant est mort : solutions pour un deuil sans nom

Beaucoup de langues, dont la nôtre, disposent de noms communs et d'adjectifs pour décrire la situation d'enfants ayant vu mourir leurs parents ( orphelins, orphelines ), de personnes survivant à leur conjoint ( veuves, veufs ) mais n'ont aucun mot pour les parents survivant à leurs enfants. Comme si ce deuil-là était tellement contraire à l'ordre des choses - donner la vie pour la voir reprise - qu'il en devenait indicible et innommable. Depuis cinquante ans, les institutions françaises chargées de terminologie et de néologie répondent que ce n'est pas leur affaire. Ce sont pourtant les mêmes institutions qui se décarcassent avec talent pour trouver en peu d'années des néologismes comme logiciel , baladeur, télécharger ou courriel , répondant ainsi aux attentes du langage technique et industriel. Mais répondre aux attentes existentielles concernant le pire des deuils, c'est niet . Nous nous sommes personnellement heurté dès les années 1990 ...

droit opposable

Votre droit est, par définition, ce que vous pouvez opposer à qui vous en prive ou le conteste. La formule droit opposable est donc un tel pléonasme que nous nous faisons un devoir d'économiser votre temps et le nôtre en ne le démontrant pas plus longuement. Mais nous nous faisons aussi un devoir de souligner que la formule droit au logement opposable , pourtant avalisée depuis peu par le gouvernement français, est une absurdité. Car, par sa construcion grammaticale de son complément, elle annonce le droit à quoi ? Au logement opposable. Le droit à un certain type de logement, le type "logement opposable". On voit que remédier à cette absurdité en rapprochant l'épithète opposable du mot droit qu'il qualifie en réalité , et non du mot logement, ne ferait toutefois pas beaucoup mieux : "droit opposable au logement" évoque maintenant un droit qui peut être opposé  à quoi ? Au logement... La solution naturelle, amis législateurs et communicants,...

les misères du son Ê en fin de mots

"Vous aviez dit que vous ne feriez plus d'interviews du 14 juillet, que c'étez terminé."   (Léa Salamé, journaliste interrogeant le président de la République française, 14 juillet 2020) Dès son entrée en matière, cette intelligente locutrice professionnelle dépourvue de tout accent régional, promeut une envahissante coquetterie de la diction médiatique : la préciosité articulatoire par laquelle les terminaisons de étiez et était  ne sont plus différenciées. Et cela au détriment du son Ê, déformé en son É.  Ainsi, lait et laid deviennent-ils lé . Et ainsi la prononciation de nos verbes au conditionnel et à l'imparfait devient-elle plus qu'imparfaite... Les sons -AIS, -AIT et -AIENT, très caractéristiques de ces temps de conjugaison, sont trahis comme par des illettrés qui croiraient bon de les réécrire à leur guise : "je voudré vous voir, tu été parti, elles pleurez de rage". Ce que Mme Salamé prononce ici C'ÉTEZ (ou SÉTEZ ou C...