On sait que notre langue souffre parfois de créations de termes inutiles et mal pensés, nés de la simple ignorance du terme nécessaire déjà présent dans son stock. Inversement, des mots indispensables n'existent pas, et rien ne semble parvenir à les faire exister. Une rivière est profonde ou peu profonde, mais l'adjectif autonome signifiant peu ou pas profond n'existe pas en français ( shallow , en anglais ; flach en allemand ; sekély en hongrois). L'enfant dont les parents sont morts est orphelin ; mais les parents dont l'enfant est mort n'ont pas de nom. Les autorités francophones de la néologie officielle ne lui en cherchent pas ; peu importe l'indicible chagrin sans nom. Mais c'est un troisième exemple qui nous intéresse ici. On entre ou on sort. On empêche d'entrer et on empêche de sortir. Or, le contraire d' enfermer - au sens d'empêcher de sortir d'un lieu fermé - n'existe pas en français. Il serait pourtant ut...
la langue est vivante, veillons ensemble sur sa santé