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Articles

Affichage des articles du septembre, 2022

s'enfermer et s'exfermer

On sait que notre langue souffre parfois de créations de termes inutiles et mal pensés, nés de la simple ignorance du terme nécessaire déjà présent dans son stock. Inversement, des mots indispensables n'existent pas, et rien ne semble parvenir à les faire exister. Une rivière est profonde ou peu profonde, mais l'adjectif autonome signifiant peu ou pas profond n'existe pas en français ( shallow , en anglais ; flach en allemand ; sekély en hongrois).  L'enfant dont les parents sont morts est orphelin ; mais les parents dont l'enfant est mort n'ont pas de nom.  Les autorités francophones de la néologie officielle ne lui en cherchent pas ; peu importe l'indicible chagrin sans nom. Mais c'est un troisième exemple qui nous intéresse ici. On entre ou on sort. On empêche d'entrer et on empêche de sortir. Or, le contraire d' enfermer - au sens d'empêcher de sortir d'un lieu fermé - n'existe pas en français. Il serait pourtant ut...

villes "marchables", c'est non

La presse française se fait actuellement l'écho d'un classement des villes où il fait bon aller à pied . Dans lequel Vincennes et Versailles se hissent en haut de tableau, Marseille en queue de liste, et où Paris occupe une place très au-dessous de la moyenne, à la suite d'aménagements voués au chaos cycliste et trottinettiste qui y a été instauré depuis 2020. Mais là n'est pas la question ! L'ennui, c'est que cet intéressant classement est affublé d'une affligeante dénomination jargonnante : " baromètre des villes marchables " (sic).  Marchable  est un barbarisme néologique infantile. L'adjectif idoine étant AMBULATOIRE (du verbe latin ambulare = marcher ). Et cela depuis 1497 ! Citons la définition qu'en fournit le centre de ressources linguistiques du CNRS : AMBULATOIRE = " qui permet ou n'empêche pas la marche " C'est très exactement ce dont il est question : des villes qui permettent ou ne gênent pas la marche. Des v...