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Affichage des articles du décembre, 2024

cas par cas et heure par heure

L'expression " au cas par cas " est une faute de français qui s'est répandue très largement depuis l'an 2000. Dans notre langue, les choses que l'on examine l'une après l'autre se règlent cas par cas , et non " au cas par cas " (sic). Curieusement, la passion ambiante pour cette faute de construction grammaticale surchargée d'un mot de liaison inutile n'affecte pas les autres locutions adverbiales construites sur le même modèle ; c'est-à-dire construites sur le principe de la répétition d'un mot autour de la préposition par. On entend toujours dire correctement : " marcher deux par deux ", " progresser mètre par mètre ", " s'informer heure par heure ", " réfuter point par point " [et non " au deux par deux", " au mètre par mètre", " au point par point" ni " à l' heure par heure"]. Pourquoi ces locutions voisines ne subissen...

dernières 24 heures ou 24 dernières heures ?

" Ces dernières vingt-quatre heures " est une formulation fautive . La formulation correcte étant " ces vingt-quatre dernières heures ". Ou : " depuis vingt-quatre heures ". Ou encore, le sobre : " depuis hier ",  qui tend à se perdre au profit du tic de chiffrage à l'heure près : "depuis ces dernières vingt-quatre heures" ; avec erreur dans l'ordre des mots, car en français, on dit " mes trois beaux enfants " et non "mes beaux trois enfants".  Cet exemple, que personne ne contestera, nous rappelle que dans notre langue, l'adjectif cardinal ( un, deux, trois , etc) doit toujours se placer avant l'adjectif qualificatif ( beaux ). Ce n'est pas une option, c'est une obligation : les deux pires ennemis et non "les pires deux ennemis". Cette règle intangible du français se vérifie aisément pour les jours écoulés ou à venir : chacun dit bien " dans les deux prochains jours ...

cancérigène ou cancérogène ?

Apparu le premier dans notre langue, en un temps où les médecins étaient tous d'excellents latinistes et de bons hellénistes, le mot cancérigène s'est vu ultérieurement attaquer par un agent perturbateur : son synonyme mal lettré, "cancér o gène". Bien que les dictionnaires, dont celui de l'Académie française, entérinent les deux termes et leurs reconnaissent exactement le même sens, l'un seulement est correctement construit, et c'est cancérigène , avec un i.  Nul n'en disconviendra après la petite leçon d'anatomie que voici. Dans sa langue d'origine, le latin, la déclinaison du mot cancer lui confère un génitif tantôt en canceris tantôt en cancri (d'où viennent les cancres et les chancres ) et un nominatif pluriel en canceres ou cancri , mais jamais en canceros ni cancero ni cancro. Pas de "o" en ses articulations. Pourtant, une partie du corps médical francophone semble avoir récemment fait le choix de préférer le te...