Vent de bout est un terme de navigation à voile indiquant qu'un bateau se trouve exactement face au vent et n'avance donc plus. Qu'il est privé de vitesse et de possibilité de manœuvre, toutes voiles dégonflées, inerte. C'est donc dans un sens faux que cette expression est devenue insidieusement un tic de la langue médiatique et politique, une dizaine d'années après l'an 2000. Lorsqu'un orateur politique nous annonce aujourd'hui que ses partisans sont " vent debout contre " telle ou telle réforme, il s'imagine nous annoncer qu'ils s'y opposent avec vigueur, comme redoutablement campés sur leurs deux jambes dans un vent funeste. Mais il dit exactement le contraire : il nous apprend qu'ils sont réduits à l'impuissance et immobiles dans une mer qui s'agite sans eux... Ce n'est pas une lourde impropriété de terme, juste une petite erreur de cap sémantique. Car à 15° près dans la rose des vents, ces opposants pourr...
Une élue francophone rédige un communiqué de légitime protestation contre les incuries municipales de la ville dont elle est sénatrice, à savoir la capitale nationale française, elle-même capitale mondiale de la langue française, Paris. Ce faisant, cette parlementaire précise ceci, sans qu'aucune de ses deux assistantes au Sénat n'ait tiqué donc rectifié : " Ce ne sont pas aux Parisiens de se serrer la ceinture ". En effet. Ce ne sont pas à eux. Et doublement pas. Car la tournure "ce ne sont pas à eux" (sic) est une lourde faute de syntaxe. CORRIGÉ : Le sujet du verbe être n'est pas ici " les Parisiens " mais le pronom démonstratif " ce ", lequel est invariablement neutre et singulier. Le verbe être doit donc se conjuguer ici au singulier. NON : ce ne sont pas à vous de faire cet effort. OUI : ce n'est pas à vous de faire cet effort. • • • POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE, CL...