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après la numéro un, voici la numéro une

Les commentateurs sportifs francophones sont connus pour leurs multiples entorses à la langue française. Parfois, ils vont jusqu'à en déchirer les ligaments, comme dans l'expression "la numéro un mondiale" (sic).

Créée en France pour la joueuse de tennis Amélie Moresmo, cette expression fautive est maintenant appliquée sans relâche à toute championne du monde. Elle se décline à des échelons inférieurs ["la numéro un française", "la numéro un de notre club"] et dans d'autres secteurs que le sport [telle entreprise est "la numéro un mondiale"].

Cette coutume nouvelle viole une règle élémentaire de notre langue : un mot féminin doit avoir un article féminin [la femme et non le femme], un mot masculin exige un article masculin. Sans exception aucune. Robert est une personne charmante, Robert n'est pas un personne charmant. Donc Amélie n'est pas une numéro un.

Numéro
étant un mot masculin, et non un adjectif variable, nulle ne saurait être "une numéro". Pas même "une numéro mondial". Moins encore "une numéro mondiale"... puisqu'une seconde règle est ici violée : l'obligation d'accorder le substantif [un numéro] et son qualificatif [mondiale] !

Les observateurs de la Mission linguistique francophone constatent que cette faute échappe à la vigilance des rédacteurs en chef des grands supports de presse, et pas seulement aux journalistes de L'Equipe. À tel point que Le Monde ait pu imprimer ceci, en gros caractères [26.01.2008, pp 34 et 35] : "Claire Leroy, barreuse cérébrale détrône la numéro un mondiale". Si la championne est cérébrale, la correctrice, elle, est distraite...

POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE, CLIQUEZ ICI

NDE : cet article publié en 2008 a été remis sur le dessus de la pile à la faveur de l'arrivée en salles d'un film intitulé Numéro une, autre confusion grammaticale liée au numéro 1 : dans "numéro un", le mot un n'est pas l'adjectif numéral variable un/une ; c'est le nom invariable du chiffre 1.
Il n'existe donc pas dans les transports en commun de "ligne une" mais uniquement des "lignes 1" (= lignes portant le numéro 1) ; ni dans les supermarchés de "caisse une"(même motif). Et il n'existe pas de femme numéro une, car ce n'est pas la femme en question qui est une mais son numéro de dossard ou dans l'organigramme qui est le 1.

Commentaires

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Miss LF a dit…
C’est désolant, mais vous avez tout compris à l’envers. Bien sûr qu’il faut dire « page 1 » (prononcé UN) car 1 est un nombre invariable, pas une épithète.
Quels « arguments » ? Notre article est limpide et factuel. Ce n’est pas une opinion (qui se défendrait alors avec des « arguments » comme vous dites) c’est rappel pédagogique de règles de fonctionnement de notre syntaxe.
Je vous invite à relire notre article plus attentivement. Tout y est dit. Et c’est indiscutable. N’en discutons donc pas 😉.
Miss LF a dit…
C’est désolant, mais vous avez tout compris à l’envers. Bien sûr qu’il faut dire « page 1 » (prononcé UN) car 1 est un nombre invariable, pas une épithète.
Quels « arguments » ? Notre article est limpide et factuel. Ce n’est pas une opinion (qui se défendrait alors avec des « arguments » comme vous dites) c’est rappel pédagogique de règles de fonctionnement de notre syntaxe.
Je vous invite à relire notre article plus attentivement. Tout y est dit. Et c’est indiscutable. N’en discutons donc pas 😉.

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