
Créée en France dans les années 1990 pour qualifier la joueuse de tennis Amélie Moresmo, cette expression fautive est maintenant appliquée sans relâche à toute championne du monde. Elle se décline à des échelons inférieurs ["la numéro un française", "la numéro deux européenne"] et dans d'autres secteurs que le sport [telle entreprise est "la numéro un de l'hôtellerie"].
Cette coutume plus très nouvelle viole une règle élémentaire de notre langue : un mot féminin doit avoir un article féminin [la femme et non le femme], un mot masculin exige un article masculin. Sans exception aucune.
Numéro étant un mot masculin, nulle ne saurait être "une numéro" (sic). Pas même "une numéro mondial". Moins encore "une numéro mondiale"... puisqu'une seconde règle est ici violée : l'obligation d'accorder le substantif [un numéro] et son qualificatif [mondiale] !
Les observateurs de la Mission linguistique francophone constatent que cette faute échappe à la vigilance des rédacteurs en chef des grands supports de presse. À tel point que Le Monde 2 [26.01.2008, pp 34 et 35] ait pu imprimer ceci, en gros caractères : "Claire Leroy, barreuse cérébrale, détrône la numéro un mondiale". Si la championne est cérébrale, la correctrice, elle, est distraite...
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Commentaires
On dira, d'ailleurs, sans problème, par exemple, "Mbappé, la vedette mondiale du PSG." Ici, l'homme s'accommode très bien d'un nom féminin.