À l'heure où la difficulté de se loger dignement atteint un degré critique pour une frange toujours plus large de la population mondiale, le débat francophone sur les mal logés dérive vers un débat sur le mal-logement (sic). Le fléau se double alors d'une maladresse. L'invention du terme mal-logement reflète une très mauvaise maîtrise des mécanismes de la langue française, qu'il s'agisse de syntaxe, de sémantique ou d'orthographe. Sur le plan orthographique, le trait d'union est injustifié : en français, le manque d'adresse est maladresse et non "mal-adresse" ; le contraire de la bienveillance est la malveillance et non la "mal-veillance" ; une denrée putride est malodorante et non "mal-odorante" ; etc. Pour ne pas contredire les règles orthographiques du français, il faudrait donc écrire ainsi ce néologisme : mallogement . Ce double ll peut sembler étrange mais il ne l'est pas : c'est au contraire une trè...
la langue est vivante, veillons ensemble sur sa santé