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Articles

Affichage des articles du janvier, 2021

les mal logés et leur logement désolant

À l'heure où la difficulté de se loger dignement atteint un degré critique pour une frange toujours plus large de la population mondiale, le débat francophone sur les mal logés dérive vers un débat sur le mal-logement (sic). Le fléau se double alors d'une maladresse. L'invention du terme mal-logement reflète une très mauvaise maîtrise des mécanismes de la langue française, qu'il s'agisse de syntaxe, de sémantique ou d'orthographe. Sur le plan orthographique, le trait d'union est injustifié : en français, le manque d'adresse est maladresse et non "mal-adresse" ; le contraire de la bienveillance est la malveillance et non la "mal-veillance" ; une denrée putride est malodorante et non "mal-odorante" ; etc. Pour ne pas contredire les règles orthographiques du français, il faudrait donc écrire ainsi ce néologisme : mallogement . Ce double ll peut sembler étrange mais il ne l'est pas : c'est au contraire une trè...

battre son plein : la célèbre erreur de Littré

Subjugués par le prestige du lexicographe Émile Littré, les académiciens français se sont jadis inclinés devant une erreur de jugement qui avait rendu ce savant homme sourd au son limpide qui se fait entendre dans l'expression populaire " battre son plein ". Dans cette formule, les uns estimaient qu'il s'agissait du son des tambours battants. D'autres y entendaient le son des cloches (dont la partie mobile les faisant tinter s'appelle en effet le battant ). D'autres encore, férus de navigation maritime, ont estimé qu'il s'agissait du son de la mer. Et c'est judicieux aussi : un son parfois faible comme un murmure dans le vent, parfois plein comme l'est un roulement de tambour battant. Optant pour cette dernière signification, Littré voulut mettre un terme à une autre controverse qui battit son plein vers 1850. Effort louable. Si ce n'est qu'il se rangea bien à tort du côté des tenants d'une rupture logique et narrative : es...