Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du août, 2023

adresser, publier, diffuser, afficher ou poster ?

Peut-être avez-vous déjà dit, à propos d'un message ou d'un graphisme que vous partagiez en réseau : " je le poste ".  Non, l' Académie française et la Mission linguistique francophone unissent leurs efforts pour vous adjurer de ne pas tomber dans le piège du faux ami anglais " to post ", qui ne signifie pas poster mais  afficher . En matière de messages, " je le poste ", signifie exclusivement " je l'expédie par la poste ". Action qui se traduit en anglais par " I mail it " ; e t non par " I post it ", qui signifie "je l'affiche" (d'où le nom des feuillets adhésifs à afficher -et non à expédier- en guise de pense-bête). Or, dans les réseaux sociaux, vous adressez , vous publiez , vous diffusez ou affichez des messages qui ne seront pas distribués par un facteur. Ces messages ou images que vous communiquez , que vous montrez , que vous partagez en réseau sont donc non-postaux par d...

adorés et adoraient ne sont pas homophones

• Mes parents adorés, regardez les étoiles. • Mes parents adorés regardaient les étoiles. • Mes parents adoraient regarder les étoiles. Depuis plus de trente ans, un lourde et très négligente tendance du style oratoire médiatique consiste à ne plus prononcer correctement les sons Ê en fin de mots (comme dans  épais , benêt, Morlaix  ou  Manet ). Cette renonciation ne permet plus de distinguer laquelle des trois phrases ci-dessus est prononcée, puisque adorés et adoraient, regardaient et regarder  sont à tort prononcés de façon exactement semblable. Les terminaisons - ais , - aient, -ez, -er, és, êt, -et (jouet) ou -ée (jouée) ne sont pourtant pas homophones [contrairement à regardez/ regarder / regardé dont la prononciation correcte est rigoureusement la même]. Une génération montante d'orateurs professionnels [journalistes, enseignants, politiciens, comédiens, avocats] ne ne parle plus des faits (double son Ê) mais  "dé fées" . Et prononce parquée de do...

on est sur

C'est de la soie. C'est du piment de Hongrie. C'est une jeune femme en bikini sur un cheval. Spécialité de notre langue, classée parmi ses  gallicismes  [tournures propres à la langue française], la formule " c'est" semblait impérissable il y a encore dix ans. C'était sans compter avec l'obsession galopante pour la préposition  sur, employée à toutes les sauces et sans lien avec ce qu'elle signifie. C'était aussi sous-estimer la propension des francophones de France à imiter les travers des animateurs de télévision aux qualités d'expression les plus incertaines. À la télévision, le critique culinaire vous explique qu' on est sur une moutarde de Dijon, le spécialiste de sports automobiles vous révèle qu' on est sur une Ferrari de 1965, et le politologue qu' on est sur une grève dure. En lieu et place du gallicisme " c'est ", la langue médiatique a ainsi répandu l'usage fautif d'une tournure de ...