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Articles

Affichage des articles du mai, 2025

snobisme et sexisme des alumni

Inquiétante, cette prise de distance croissante des grandes écoles et universités de France vis-à-vis de leur propre langue : non, il n'y a ni pertinence ni légitimité à rebaptiser " alumni " les associations d' anciens élèves d'écoles francophones ni leurs anciens élèves eux-mêmes. Le pluriel du mot latin alumnus (signifiant élève, au masculin) n'est évidemment pas arrivé chez nous par le latin, mais par imitation servile d'un emprunt déjà très ancien des étudiants nord-américains au latin. Notre ré-emprunt est nettement digne des moutons de Panurge, comme en atteste sa propagation aussi soudaine et fulgurante que tardive : les moutons ont le réflexe vif mais l'esprit lent. Nous ferions mieux d'imiter les universités des USA pour leurs extraordinaires fanfares de plusieurs centaines de musiciens. Ces formations artistiques et ludiques persistent à briller par leur absence dans nos universités, où l'apprentissage d'un instrument de ...

long terme, moyen terme, court terme

Terme est ici à comprendre au sens d' échéance, au sens de fin , comme dans le verbe terminer et le mot latin devenu français terminus. Pourquoi ne faut-il jamais dire " sur le long terme " ni " sur le court terme " ? En quoi est-ce une faute indéniable, doublée d'une inutile complication ? Parce que toute langue a besoin de cohérence pour sa vitalité. Or, dans notre langue, les chose se font à terme , et non sur terme : un enfant naît à terme , un loyer se paie à terme , un train arrive au terminus , etc.  Un enfant ne naît pas "sur terme", et encore moins "sur le terme". " Sur terme " est donc faux, et " sur le terme " l'est plus encore. Que le terme soit long, moyen ou court, ni " sur " ni " sur le " ne peuvent le précéder. Pour cette raison, on dira donc exclusivement " à long terme, à moyen terme, à court terme ", et on se désintoxiquera de l'incohérent " s...

forêt urbaine

Des urbanistes au service de politiciens de l’écologisme ont forgé la locution « forêt urbaine » pour désigner la plantation en centre ville d’un petit nombre d’arbres dont la vocation première est de justifier la dénaturation d’un espace architectural ou carrossable dégagé, après l’avoir diabolisé comme étant « trop minéral ».  Le mot forêt,  de signification fort précise*, n'est pas ici galvaudé. Il est détourné. Détourné pour commettre, par hyperbole, une grotesque tromperie sur la marchandise à visée de propagande. En linguistique, cela s'appelle une "extension de sens abusive". En commerce, une escroquerie. En urbanisme et en paysagisme, une faute professionnelle. Tout le reste n'est (de la part des promoteurs de cette hyperbole attrape-gogos) qu'ergotage de mauvaise foi ; ce qui est le propre des professionnels pris en faute, des escrocs en action et des politiciens filous. N'entrons pas dans ce jeu. * https://www.onf.fr/ : UNE FORÊT est un territoir...

"suite à" : ses ravages s'aggravent

La locution suite à ravage toujours plus amplement la langue française. Les dix dernières années furent marquées par son expansion dégoulinante et l'appauvrissement impressionnant qui en résulte et se confirme.   Curieusement, la formule suite à est construite selon une aberration syntaxique que personne n'applique à d'autres locutions similaires (1). Qui dit  "cause à"  au lieu de " à cause de"  ? Personne. C'est pourtant exactement la même faute de syntaxe qui est commise d'un cœur léger dans " suite à"  au lieu de " à la suite de" . Cette surdité aux incohérences internes à sa propre langue, voilà ce qui intrigue et consterne. Mais le problème tient surtout à la désertification culturelle et intellectuelle causée par la propagation ravageuse de la faute de français " suite à" . Nous dressons ci-dessous une liste de vingt-et-une prépositions et autres formules synonymes, mortes ou agonisantes par la faute de...

l'attrait et non l'attractivité

 L'emploi malencontreux en français du faux ami anglais attractive , qui signifie attirant, séduisant, a donné naissance dans certains esprits au néologisme " attractivité " [comme dans " attractivité touristique du Morbihan "] dont l'usage est vivement déconseillé, voire prohibé. Ce barbarisme s'épanouit sans complexes - et sans doute irréversiblement - dans le discours politique et technocratique français, et jusque dans l'intitulé de certains organismes d'État ou travaux de recherche. Débarrassée de sa difformité anglomane, "l'attractivité" (sic) c'est pourtant dans notre langue l'attrait , la séduction , l'intérêt (que suscite quelque chose), le charme, le pouvoir d'attraction ou l'attirance. POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE, CLIQUEZ ICI