Car, oui, les féminins corrects des termes :
• sénateur
• enquêteur
• questeur
sont, en toute cohérence :
• sénatrice
• enquêtrice
• questrice.
Tandis que "la sénateure" et "la questeure" sont des barbarismes criants. Les charges parlementaires de questeur (de l'Assemblée nationale en France notamment) et de rappoteur (du budget, d'une commission d'enquête, etc) sont cependant la cible de deux féminisations erronées et très entêtées dans l'erreur.
D'une part "rapporteure" que ces dames préfèrent aux féminin multiséculaire et seul correct rapporteuse, exactement aussi noble et indéniable dans sa forme que le sont chercheuse, semeuse, fileuse, chanteuse ou conteuse. Mais il leur semble que rapporteuse évoque les cafardages de cour d'école. Et alors ? En va-t-il autrement pour les rapporteurs ?
D'autre part, "questeure", aussi aberrant que le serait "sénateure", alors qu'existent deux féminins irréprochables : questrice (le plus cohérent) et questeuse (le moins usité).
Et qu'y a-t-il de farfelu ou de raisonnable à reprocher à questrice ou questeuse ? Rien.
Mais dans le rejet des titres neutres, coupables de sembler masculins, comme chef de service, témoin de moralité ou rapporteur du budget, tous les prétextes sont bons pour inventer de tortueuses féminisations... qui leur conservent toutefois la sonorité masculine ou neutre !
Étrange désir que celui d'affirmer la féminité, mais uniquement dans l'écriture tout en la neutralisant ou la virilisant dans la parole.
Les formes fautives et discordantes "questeure" et "rapporteure" reflètent à l'extrême ce fourvoiement d'un militantisme convaincu, bien à tort, que le -e terminal muet est la marque orthographique du féminin des noms communs. Le foie et la foi démontrent le contraire. Tout comme la nef et le greffe. Ou la bonté, la fierté et la beauté. Et mieux encore : la valeur, la largeur, la fleur, la sœur.
Mais aux exaltés*, rien ne tient lieu de preuve.
*Ici pluriel neutre mixte.
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