Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du août, 2025

métaphores : vers un puritanisme rhétorique

Dans sa  Lettre de la Médiatrice de Radio France , ladite médiatrice Emmanuelle Daviet s'est fait l'écho - en toute neutralité bienveillante - d'une protestation compréhensible mais infondée, sous ce titre en forme de truisme rédigé par une auditrice française mécontente : "la schizophrénie n'est pas une métaphore" [non, en effet, c'est une maladie mentale, nul ne l'ignore]. Cette auditrice entend que soit autocensuré, voire censuré d'autorité, l'usage des noms de maladies comme métaphores ou hyperboles. Ce vœu est contraire à la liberté d'expression, à la littérature et à la vitalité du français courant. Pour apaiser nos propres lecteurs en leur ouvrant les yeux sur l'innocuité de ces sens figurés, voici maints exemples de métaphores d'affections médicales dont il n'y a pas lieu de s'émouvoir, aussi cruelles que soient ces pathologies pour qui en souffre dans la réalité : • la surdité ("vous êtes sourds à nos demandes...

snobisme et sexisme des alumni

Inquiétante, cette prise de distance croissante des grandes écoles et universités de France vis-à-vis de leur propre langue : non, il n'y a ni pertinence ni légitimité à rebaptiser " alumni " les associations d' anciens élèves d'écoles francophones ni leurs anciens élèves eux-mêmes. Le pluriel du mot latin alumnus (signifiant élève, au masculin) n'est évidemment pas arrivé chez nous par le latin, mais par imitation servile d'un emprunt déjà très ancien des étudiants nord-américains au latin. Notre ré-emprunt est nettement digne des moutons de Panurge, comme en atteste sa propagation aussi soudaine et fulgurante que tardive : les moutons ont le réflexe vif mais l'esprit lent. Nous ferions mieux d'imiter les universités des USA pour leurs extraordinaires fanfares de plusieurs centaines de musiciens. Ces formations artistiques et ludiques persistent à briller par leur absence dans nos universités, où l'apprentissage d'un instrument de ...

c'est, ce n'est pas

Une élue francophone rédige un communiqué de légitime protestation contre les incuries municipales de la ville dont elle est sénatrice, à savoir la capitale nationale française, elle-même capitale mondiale de la langue française, Paris. Ce faisant, cette parlementaire précise ceci, sans qu'aucune de ses deux assistantes au Sénat n'ait tiqué donc rectifié : " Ce ne sont pas aux Parisiens de se serrer la ceinture ". En effet. Ce ne sont pas à eux. Et doublement pas. Car la tournure "ce ne sont pas à eux" (sic) est une lourde faute de syntaxe. CORRIGÉ : Le sujet du verbe être n'est pas ici " les Parisiens " mais le pronom démonstratif " ce ",  lequel est invariablement neutre et singulier. Le verbe être doit donc se conjuguer ici au singulier. NON : ce ne sont pas à vous de faire cet effort. OUI : ce n'est pas à vous de faire cet effort. • • • POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE,  CL...