
Toute prise de précaution relève d'un principe : la précaution. Le "principe de précaution" n'est donc qu'un pléonasme ronflant, un tic de langage à proscrire de son vocabulaire.
De fait, on perçoit des signes annonciateurs de la décrue de cette sotte expression qui aura inondé le discours des années 2000 à 2010.
Ainsi, à la suite de fortes précipitations de neige, le maire d'une petite ville des Alpes est interviewé sur les ondes d'une radio nationale française et annonce sa décision d'interdire provisoirement l'accès à la station de ski "pour respecter le principe de précaution", dit-il avec importance. Bonne surprise : le journaliste ne suit pas son interlocuteur sur cette mauvaise pente et conclut avec sobriété que la station a été fermée par précaution.
La Mission linguistique francophone invite chacun à revenir à cette simplicité. À revenir, par principe, à la prudence et à la précaution toutes simples, sans détour par le suivisme.
Outre un mirobolant projet d'inscription du "principe de précaution" dans la constitution française, de nombreux ouvrages paraissent [voir Mathilde Boutonnet parmi cent autres], qui attestent de ce suivisme, et de la nécessité de dégonfler l'abcès de fixation entourant cette formule à la fois vaine, redondante et sans nécessité fonctionnelle ni pertinence linguistique, puisque le "principe de précaution" ne recouvre rien de neuf qu'on ne puisse appeler simplement une mesure de précaution ou des précautions.
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