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dates (de concert ou de spectacle)

On appelle métonymie l'effet de style consistant à employer un mot à la place d'un autre quand cet autre terme n'en est pas synonyme mais l'évoque par un rapprochement que peut facilement opérer la pensée. Ainsi, "Paris et Alger sont en froid" constitue une métonymie de "la France et l'Algérie sont en froid" ou de "les gouvernements français et algériens sont en froid."

Avec le mot dates employé seul mais au sens de "dates de concert" ou "dates de spectacle" ou "dates de tournée" ou encore à la place des noms de villes étapes d'une tournée, le monde du spectacle et des médias use et abuse d'une métonymie pleine de banalité et de préciosité, dans des phrases comme :  "j'ai fait trente dates avec Mick" ou "les dates au Brésil seront surtitrées en portugais".

On s'abstiendra de cette frime de faux initié réellement snob, en parlant clairement et sans détours de représentations avec surtitrage au Brésil et d'avoir donné trente concerts avec Mick, ou d'avoir joué dans trente villes avec Mick ou d'avoir assuré avec lui trente dates de concert, et non "fait trente dates".

Substitutions et simplifications inoffensives, c'est vrai, mais gratuites. Or, leur gratuité nous appauvrit tous...

Car lorsque, par goût du jargon, les concerts, récitals, spectacles, représentations et séances deviennent des "dates", notre patrimoine linguistique s'étiole. Comme lorsque plus jamais rien dans le discours journalistique n'est décrit comme difficile, hasardeux, délicat, tendu, compromis, douteux, voué à l'échec, perturbant, insoutenable, périlleux, désolant, problématique, contrariant, rude, ni complexe mais uniformément comme "compliqué".

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