
Pour désigner une liste de produits alimentaires de première nécessité proposés à prix modérés, le gouvernement français vient de forger la notion de "
panier des essentiels". On y retrouve deux tics de la préciosité du français médiatique et administratif contemporain : l'abus des métonymies (
panier) et la substantivation des adjectifs (
les essentiels). En fait, il s'agit d'
aliments essentiels. Mais la formule
aliments essentiels disconvient aux précieux d'aujourd'hui à double titre. D'une part l'adjectif ne se substitue pas au mot qu'il qualifie, il lui succède selon notre syntaxe. D'autre part le contenu (
aliments ou
produits ou
sélection) n'est pas traduit par son contenant (
panier). Autrement dit, la langue est simple, claire, directe, intemporelle. Et cela paraît bien fâcheux aux inventeurs d'écrans de fumée communicationnels, spontanément friands de vocables fumeux.
NDA : Cette formule que nous critiquions lors de son apparition, début 2011, n'a finalement eu aucun succès.
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