Difficile de réprimer un cocorico à l'idée qu'une équipe française et son meneur Franky Zapata soient en train de donner corps aux images de surhommes volants issues de la bande dessinée et du cinéma, ces intrépides sauveurs de l'humanité se mouvant en "scaphandre autonome" aérien.
Il faut craindre une réaction de jalousie de la part de tel ou tel pays, des réflexes de mauvais perdants, du même ordre que ceux ayant accueilli l'éblouissant Concorde franco-britannique.
Mais il faut aussi se réjouir de l'estime qui va retomber du ciel sur les Français et leur légendaire ingéniosité - puisqu'on doit aussi à notre culture non seulement le champagne, les châteaux de la Loire et la haute couture mais la boîte de conserve, le vaccin, la photographie, le cinéma, la découverte de Neptune, le ballon dirigeable, la révélation de la radioactivité, l'écriture pour aveugles et la carte à puce.
Il serait désolant de ne pas trouver immédiatement un terme francophone pour désigner la nouvelle invention française emblématique. On l'entend aujourd'hui désigner dans les médias sous son nom de marque ouvertement anglophone, Flyboard* qui devra rester ce qu'il est : un nom commercial.
Dans notre langue, il reste à désigner au plus vite ce moyen de locomotion par un nom commun qui ne soit pas d'inspiration anglaise. Sans chauvinisme ni la moindre xénophobie, mais sans inféodation non plus à l'anglomanie : un nom français. Parce que dans notre langue, comme dans les autres, les choses d'origine locale ont tout naturellement un nom autre qu'étranger.
Le concours d'idées est lancé !
POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE, CLIQUEZ ICI
* On entend déjà des journalistes expliquer machinalement que Flyboard signifie "planche volante". Non, ce serait Flying board.
En anglais, fly signifie mouche (l'insecte), donc Flyboard signifie "planche-mouche", voire "planche à mouche" !
On peut aussi y voir l'impératif du verbe anglais signifiant voler, mais en aucun cas son infinitif qui est to fly et non fly. C'est alors une "vole-planche".
Quant au vol (aérien), cela ne se dit pas non plus fly mais flight et aurait donné Flightboard.
Donc, le nom de marque Flyboard ne signifie pas "planche volante" (ce qu'est par exemple le boomerang) ni "planche de vol". Et heureusement. Car il s'agit de tout autre chose que d'une planche, à la fois de bien plus élaboré et de bien plus onirique. Encore bravo à la société Zapata pour cette invention, à laquelle il faut maintenant trouver un nom commun.
Il faut craindre une réaction de jalousie de la part de tel ou tel pays, des réflexes de mauvais perdants, du même ordre que ceux ayant accueilli l'éblouissant Concorde franco-britannique.
Mais il faut aussi se réjouir de l'estime qui va retomber du ciel sur les Français et leur légendaire ingéniosité - puisqu'on doit aussi à notre culture non seulement le champagne, les châteaux de la Loire et la haute couture mais la boîte de conserve, le vaccin, la photographie, le cinéma, la découverte de Neptune, le ballon dirigeable, la révélation de la radioactivité, l'écriture pour aveugles et la carte à puce.
Il serait désolant de ne pas trouver immédiatement un terme francophone pour désigner la nouvelle invention française emblématique. On l'entend aujourd'hui désigner dans les médias sous son nom de marque ouvertement anglophone, Flyboard* qui devra rester ce qu'il est : un nom commercial.
Dans notre langue, il reste à désigner au plus vite ce moyen de locomotion par un nom commun qui ne soit pas d'inspiration anglaise. Sans chauvinisme ni la moindre xénophobie, mais sans inféodation non plus à l'anglomanie : un nom français. Parce que dans notre langue, comme dans les autres, les choses d'origine locale ont tout naturellement un nom autre qu'étranger.
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* On entend déjà des journalistes expliquer machinalement que Flyboard signifie "planche volante". Non, ce serait Flying board.
En anglais, fly signifie mouche (l'insecte), donc Flyboard signifie "planche-mouche", voire "planche à mouche" !
On peut aussi y voir l'impératif du verbe anglais signifiant voler, mais en aucun cas son infinitif qui est to fly et non fly. C'est alors une "vole-planche".
Quant au vol (aérien), cela ne se dit pas non plus fly mais flight et aurait donné Flightboard.
Donc, le nom de marque Flyboard ne signifie pas "planche volante" (ce qu'est par exemple le boomerang) ni "planche de vol". Et heureusement. Car il s'agit de tout autre chose que d'une planche, à la fois de bien plus élaboré et de bien plus onirique. Encore bravo à la société Zapata pour cette invention, à laquelle il faut maintenant trouver un nom commun.
Commentaires
De racine latine.
- alpe ("aile-pied" ala+pes)
- alcite ("aile-vite" ala+cito)
- citale ("vite-aile" cito+ala)
- avipède ("oiseau-pieds")
- altcélère ("haut rapide" ou "haute vitesse")
- pédale ("pieds-ailes" - dommage, c'est déjà pris...)
- mercure (divinité aux peds ailés)
De racine grecque.
- ypsyle ("haut")
- taxypse ("vitesse-hauteur")
- anthropoptère ("humain-oiseau") - autant de syllabes qu'hélicoptère.
- pyropède ("aux pieds de feu") - dans la lignée de vélo < vélocipède ("pieds rapides")
- taxéther ("ciel rapide")
- monéther ("ciel unique" ou "seul dans le ciel")
- hermès (divinité aux pieds ailés)
De racine onomastique.
- zapatte (de Zapata, avec une désinence évoquant les pieds, familièrement les pattes des animaux véloces)
- marseillaise (de Marseille, comme la berline fut un type de voiture à cheval prisée à Berlin ou la limousine prisée à Limoges)
- célestine (dérivé du prénom tiré du mot "ciel")
On peut aussi chercher du côté de la racine onomatopéique (comme le mot zoom), mais pour ça, il faut avoir entendu l'engin...
Exemple d'emploi de cette proposition de nom commun : "Pour ses 18 ans, j'ai offert à mon fils le tout nouvel upsyle de chez Zapata, le Flyboard 2030".
Vous faites bien de souligner que ce nom est ridicule pour qui comprend vraiment l'anglais : planche à mouche. C'est du faux anglais ignorant, comme "le pressing" en commentaire sportif, terme idiot qu'aucun Anglais n'utilise, et qui n'a qu'un seul sens en français, à savoir synonyme de teinturerie.
1/ Flyboard signifie quelque chose comme planche-mouche ou planche à mouche (et non planche volante, qui serait flyingboard), ce qui n'est pas très valorisant. À moins que "fly" soit ici étrangement l'impératif du verbe "voler", auquel cas la faille est expliquée ci-après.
2/ Contrairement à snowboard ou windsurf, qui accolent le nom d'un élément (la neige, le vent) au nom d'un moyen de locomotion, le nom propre Flyboard - s'il s'agit de l'impératif du verbe "voler" et nom du substantif "mouche - accole au mot "board" un verbe à l'impératif et non un élément comme l'air ou le vent voire le ciel ou les nuages, et ne serait donc pas cohérent en tant que nom commun avec la collection existante de termes désignant des moyens de locomotion de type "planche".
3/ En français, les mots désignant les moyens de locomotion aériens ne sont pas d'étymologie anglophone, mais toujours latine, grecque ou directement française, sans exception (sauf étymologie latino-italienne pour pinailler, mais pas anglo-anglaise en tout cas). Il est dommage de ne pas inscrire par choix rationnel le nom commun de ce nouvel engin volant d'invention française dans une famille de termes francophones aussi prestigieuse. Autant ne pas rompre la continuité ni la cohérence de leurs étymologies non-anglophones, allant de l'hélicoptère (grec) à la fusée (ancien français) en passant par le deltaplane (greco-français), le planneur (français), le parachute (latino-français), le satellite (latin), le ballon captif (français), la capsule spatiale (français), le bombardier (latino-italo-français), l'ULM (français), l'autogyre ou autogire (grec) et l'avion (latin) ; ce dernier étant un nom propre lexicalisé par l'usage au détriment d'aéroplane (gréco-français) et aéronef (gréco-franco-latin).
Inspiré d'hydroglisseur et aéroglisseur. C'est bien un corps (humain) qui glisse à même les airs (ou à même l'eau dans la version aquatique), comme l'a démontré et expliqué M. Zapata.
La paresse oratoire étant ce qu'elle est, le défaut de "corpoglisseur" ce sont ses quatre syllabes... Mais avec l'accent de Marseille, "planche volante" en comprend bien cinq !
Et le préfixe corp- a quelque chose de cohérent avec un éventuel usage militaire (cf. corps d'armée, US marine corps).
En anglais ça donnera corpoglider.
Pas mal, du coup, corpoglisseur, non ?
Évidemment pas pour des raisons religieuses, mais pour l'analogie avec la vision de ce personnage qui se déplace dans le ciel comme s'il ne pesait rien, à l'instar des anges.
Cet appareil qui ne s'accroche pas aux omoplates comme des ailes mais se fixe aux pieds pourrait être un "pied d'ange". Juste deux syllabes pour une très forte puissance d'évocation.
Mise en contexte : "Les pieds d'ange utilisés par la NASA pour la préparation de ses expéditions martiennes seront des Flyboard 2050 de fabrication européenne."
La contraction en "piedange" est envisageable.
… et servir de cible facile pour l’ennemi ?
En réalité, ce machin n’a à peu près aucune utilité. S’en servir pour se déplacer sera interdit dans les zones habitées, à l’instar des drones, qui n’ont pas le droit de survoler les villes, pour des raisons évidentes. De plus, cette ineptie est énergivore et n’a qu’une autonomie très limitée. Son seul usage sera sportif : procurer des sensations fortes aux oligarques friqués, qui pourront faire des galipettes avec dans les zones de montagne. Peut-être pourra-t-on quand même l’utiliser pour des opérations de sauvetage, mais encore ?
Je constate par ailleurs que si on cherche ici un substantif français pour désigner cette non-chose, on s’accommode parfaitement en revanche du nom commercial à consonance (pseudo-)anglaise du bidule. Pourquoi un nom commercial devrait-il être forcément anglais ? Bien sûr, notre Zapata national n’y peut mais si ses parents ont préféré l’affubler d’un prénom américain, mais personne ne l’a forcé à baptiser en anglais son joujou inutile. Je pense d’ailleurs qu’il n’aura aucun scrupule à vendre bientôt les droits de son bidule aux Américains, le choix de l’anglais pour le désigner indique qu’il mentalement préparé à cette forfaiture (et sans doute, sa documentation est-elle d’ores et déjà entièrement en anglais, — mais rien de plus normal, n’est-il pas). Voir à ce sujet Alsthom Energie, qui avait changé son blase en Alstom Power avant se vendre à General Electric ; même scénario pour les Chantiers de l’Atlantique devenus Naval Group, puis fourgués à des étrangers.
Ce sont bien des cabrioles aériennes qu'il permet de faire, cet engin totalement décapoté comme un cabriolet.
Sous ses dehors fantaisistes, le mot cabriole est un terme employé avec sérieux à l'ère moderne en danse et en équitation de haute école, deux arts du mouvement maîtrisé dans lesquels il décrit effectivement une action de suspension au-dessus du sol. Le mot cabriole apparaît en français à la Renaissance, venu de l'italien capriola, la femelle du bouc, connus l'un comme l'autre pour leur aisance à défier les lois de la pesanteur par l'agilité de leurs bonds.
Ce nom commun présenterait donc aussi l'intérêt de rattacher l'invention du Flyboard Air [nom de marque] à ses origines méditerranéennes.