
Mais de quelle jalousie parlons-nous ? Le français, comme beaucoup de langues, ne dispose que d'un mot pour trois sentiments distincts. Voilà un terrain de jeu pour les mordus de néologismes. Ceux qui s'égarent souvent à encombrer la langue de création inutiles quand des mots clairs et distincts existent. Tandis que la jalousie n'est pas claire, et nous manquons de mots pour l'exprimer finement.
La femme qui est jalouse d'une inconnue parée de bijoux enviables mais qui n'est pas sa rivale sentimentale n'éprouve pas le même sentiment que la femme trompée qui en conçoit de la jalousie. Et celle-là n'est pas exactement dans le même état d'esprit que l'homme indûment jaloux d'une femme fidèle, auquel il prête des attirances chimériques ou révolues.
Et que dire de la distinction entre une jalousie virulente, exprimée avec force, et une jalousie surmontée, muselée avec amour ? Les peuples qui vivent dans la neige éternelle ont vingt noms, paraît-il, pour exprimer les nuances de blanc. Le Français, querelleur et galant à la fois, très porté sur les choses de l'amour et toujours prêt à les accomplir avec art, pourrait bien avoir trois ou quatre mots pour ses jalousies, galantes ou non...
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